LE RISQUE DE SURDIAGNOSTIC

Publié le 23/05/2014
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Le dépistage du cancer broncho-pulmonairepar scanner n’est pas indemne de complications potentielles, ce qui a alimenté les critiques. Le dépistage expose les patients (8) aux effets de l’irradiation, aux risques des explorations invasives et au risque de découvrir des cancers indolents qui n’auraient jamais eu de manifestation clinique (surdiagnostic). Pour ce qui est de l’irradiation, celle liée au scanner LD est de 1,5 mSv (dans l’essai NLST) soit un peu moins de 6 mois de l’irradiation naturelle en France (4). La radiographie thoracique de face délivre 0,05 mSv (4). Si le risque de cancer radio-induit ne peut être ignoré, dans l’essai NLST ceci n’a pas eu de conséquences fâcheuses dans la survie globale des patients du groupe dépistage par scanner. Pour ce qui est des explorations invasives, il est vrai que plus de 90 % des dépistages dits « positifs » (essentiellement nodule de 4 mm ou plus non calcifié) de l’essai NLST correspondaient finalement à des lésions bénignes (4,8). Mais très peu de ces faux positifs (~2%) ont eu à subir un geste invasif (ponction sous scanner, médiastinoscopie, thoracoscopie ou thoracotomie) avec peu de complications (10). Ces « faux positifs » ont plutôt bénéficié d’une surveillance radiologique plus serrée. Pour ce qui est du surdiagnostic ( tumeurs indolentes), ce risque est jugé faible par certains auteurs (4) au motif que le cancer broncho-pulmonaire a un temps de doublement court. Mais il a été jugé dans l’essai NLST supérieur à 18 % pour d’autres auteurs (11). Il a été observé dans d’autres programmes de dépistages que les cancers détectés avaient un temps de doublement souvent long par rapport aux cancers détectés cliniquement (5) et qu’il pourrait bien s’agir de formes indolentes.


Source : lequotidiendumedecin.fr