L’oxymètre de pouls, ou saturomètre, est né dans les années 1970 et, depuis sa diffusion dans les années 1980, il est surtout utilisé par les réanimateurs et les urgentistes. Une étude menée par le département de médecine générale de la faculté Toulouse Rangueil a évalué l’utilisation de ce petit appareil en soins primaires ambulatoires dans une grande région de France, celle de Midi-Pyrénées. Les conclusions ont été publiées dans le dernier numéro de la revue Médecine (1).
› L’oxymétrie de pouls fournit une évaluation de la saturation de l’hémoglobine artérielle (SpO2) en oxygène et permet une détection précoce des complications liées à l’hypoxie voire, à l’hyperoxie du patient.
Les auteurs rappellent en préambule que la validité des appareils est bonne, la corrélation avec l’étude sur le sang artériel et la pression artérielle d’oxygène est également fiable dans les situations de dyspnée pour discriminer les patients à risque d’insuffisance respiratoire aiguë. Les causes
d’erreurs aussi sont identifiées : vernis sur les ongles et troubles de la microcirculation des doigts. Le pavillon de l’oreille peut être un autre site anatomique de mesure dans ces cas.
› Dans un premier temps, l’étude a sélectionné par téléphone des médecins détenteurs du dispositif. Sur les 3140 généralistes de Midi-Pyrénées, 480 médecins ont été interrogés au hasard en décembre 2011. Parmi eux, 283 ont répondu et seulement 67 (23,7 % des répondants) étaient équipés, soit un cabinet sur quatre (résultat concordant avec les données de la littérature). Et la grande majorité d’entre eux sont des médecins exerçant seuls en milieu rural, éloignés des structures de soins techniques.
› Dans un second temps, les motifs d’utilisation ont été examinés. 23 médecins sur les 67 identifiés ont répondu au questionnaire concernant leur pratique. 11 parmi eux ne s’en servaient qu’une fois par mois, 3 en avaient une utilité quotidienne. La plupart des praticiens utilisent l’oxymètre pour des motifs aigus, conformément aux données des études. Les motifs d’utilisation les plus fréquents étaient la dyspnée (57 %), la toux (27 %) et la douleur thoracique (4 %). Certains l’utilisent en situation chronique, dans des indications précises : insuffisants respiratoires chroniques traités par oxygénothérapie et asthmatiques. Et les médecins utilisateurs étaient très enthousiastes sur son usage en pratique quotidienne.
› Dans leur discussion, les auteurs précisent que les indications d’utilisation du saturomètre ont été établies en milieu hospitalier et très peu l’ont été en médecine générale. Ils préconisent la mise en place d’études qui permettraient de préciser la signification d’une saturation en oxygène normale ou basse dans un contexte clinique donné en soins primaires.
1- Rouge-Bugat M.-E., Leplay L., Tetu L., Arlet P., Oustric S. L’utilisation de l’oxymètre de pouls en médecine générale. Médecine. 2015. Vol 11-N°2. pp 88-92.
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