PAS PLUS DE CAS MAIS DES CAS GRAVES
Innovation essentielle du nouveau calendrier vaccinal, les indications de la vaccination anticoquelucheuse ont été considérablement élargies dans l’objectif de protéger davantage les nourrissons. « Il n’y a pas de recrudescence des cas de coqueluche chez le nourrisson mais malheureusement, le nombre annuel d’hospitalisations pour formes graves voire fatales de coqueluche reste inchangé. Appliquer les nouvelles recommandations qui élargissent la couverture vaccinale permettrait de réduire ces hospitalisations », indique le Pr Floret.
LA STRATEGIE DU COCOONING
Le cocooning désigne une stratégie de prévention indirecte des nourrissons consistant à immuniser les adultes autour de l’enfant pour protéger les nourrissons trop jeunes pour être vaccinés. Mal comprise, vécue par les médecins comme difficile à mettre en œuvre (car une grossesse soulève bien d’autres sujets d’attention), cette stratégie est en définitive peu appliquée. Elle est pourtant très efficace pour prévenir les cas de coqueluches graves chez les enfants dont les principaux transmetteurs sont l’entourage.
-) Le cocooning consiste à :
- vacciner les adultes susceptibles de devenir parents dans les mois ou années à venir ;
- mettre à jour, à l’occasion d’une grossesse, les vaccinations pour les membres de l’entourage familial. A savoir le père, la fratrie (penser aussi aux grands-parents) et le cas échéant, l’adulte en charge de la garde du nourrisson pendant les 6 premiers mois de vie ;
- vacciner la mère le plus tôt possible après l’accouchement. L’allaitement ne constite pas une contre-indication à la vaccination anticoquelucheuse.
-) Cette stratégie est facilitée par l’abaissement à 2 ans de l’intervalle entre 2 vaccins contenant les valences dT.
-) Pour pallier les difficultés d’application du cocooning, il est recommandé, pour tous les adultes qui n’ont pas eu le vaccin depuis 10 ans, une vaccination systématique à 26-28 ans qui permettrait de couvrir la quasi-totalité de la période de fécondité.
Le professeur Floret insiste « Ne ratez pas les occasions de faire du rattrapage, les adultes jeunes et les adolescents sont peu malades et consultent peu, mais quand ils viennent, pour un certificat sportif par exemple, il faut avoir le reflexe de s’enquérir des vaccinations. »
CALENDRIER VACCINAL : LE RAPPEL EST A 12-13 ANS
-) Les recommandations sont claires : primo-vaccination avec un vaccin combiné à 2, 3 et 4 mois, une dose de rappel à 16-18 mois et rappel ultérieur à 11-13 ans.
La primo-vaccination est bien effectuée mais pas les rappels : 90,9 % des enfants ont bien reçu les quatre doses recommandées, mais seuls 57 % des 11-13 ans ont reçu 5 doses de vaccin (parmi eux 38,4 % avaient reçu à tort le rappel à 5-6 ans). Cette cinquième dose administrée à l’âge de 6 ans est pourtant non-conforme aux nouvelles recommandations qui insistent sur la nécessité de respecter le calendrier vaccinal avec un rappel à 11-13 ans et non à 6 ans.
-) Les adolescents qui n’ont pas reçu le rappel coquelucheux peuvent bénéficier d’un rattrapage à 16-18 ans.
-) De même, ceux vaccinés hors recommandation à 5-6 ans peuvent être revaccinés à 16-18 ans.
QUID DES ADULTES ?
-) En pratique, il est recommandé un rattrapage coquelucheux chez l’adulte n’ayant pas reçu de vaccination contre la coqueluche au cours des dix dernières années.
-) La règle des 10 ans de délai entre l’administration de deux vaccins comportant les valences dT représentait un obstacle significatif à la vaccination des adultes aussi il est nécessaire de rappeler que le délai minimal séparant une vaccination dTPolio de l’administration du vaccin quadrivalent dTcaPolio peut être ramené à deux ans. Des études ont montré que ce rapprochement n’était pas à l’origine d’effets secondaires significatifs.
-) En l’état actuel des connaissances, une seule dose de vaccin dTcaPolio est suffisante chez l’adulte.
-) La vaccination contre la coqueluche est recommandée pour tous les professionnels de santé à commencer par les professionnels en formation : personnel médical et paramédical, personnel de la petite enfance, personnel des établissements pour personnes âgées dépendantes (EHPAD),…
-) La coqueluche ne conférant pas une immunité définitive mais seulement de quelques années (avant la vaccination, alors que le germe circulait beaucoup, l’immunité était prolongée grâce à des rappels naturels qui sont devenus beaucoup plus rares), une vaccination doit être envisagée aussi pour les patients ayant un antécédent de coqueluche.
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