Coup de poing, cabinet incendié, course-poursuite dans l’hôpital : des médecins choqués racontent leurs agressions

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Publié le 12/03/2019
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Crédit photo : PHANIE

« Je lui ai demandé de quitter mon cabinet. Là, je me suis pris un coup de poing dans la figure. » Le Dr Naïma Bouraki a été violemment prise à partie par une patiente qui lui reprochait un délai d’attente trop long. Médecin généraliste dans une maison pluridisciplinaire à Orléans, elle raconte cette scène vécue il y a quelques années au micro de France Bleu. Elle fait partie des quelques praticiens qui se sont confiés à la radio locale, avec l’espoir d’une prise de conscience de la part du public. Ces médecins racontent avec beaucoup d’émotion ces altercations avec des malades ou avec leur entourage, qui tournent parfois à l’agression physique.

Le Dr Azzeddine Yaïci évoque le harcèlement dont il fait parfois l’objet. Pneumologue au CHR d’Orléans, il a été insulté et pourchassé au sein même de l’hôpital par le fils d’une femme qui venait de décéder. « J’ai dû appeler les agents de sécurité pour faire mes consultations », se souvient-il au micro de France Bleu.

Le Dr Bouraki avoue avoir « la boule au ventre avant de venir travailler ». Sa dernière agression remonte à trois semaines. Un patient refuse d’attendre son tour en consultation. Il insulte la généraliste et frappe violemment les murs du cabinet. Ces incidents à répétition laissent des traces. « Avec le temps, c’est compliqué… Dès qu’un patient hausse la voix, vous vous dîtes que ça va repartir de nouveau en cacahuètes. Je ne me sens pas capable de gérer ça », explique en sanglotant le médecin.

En 2017, le conseil national de l’Ordre des médecins a enregistré un nombre record de 1 035 incidents, signalés par des confrères. Les généralistes sont de loin les premières victimes de ces violences, qui à 62 % sont verbales. Les agressions physiques (avec interruption de travail) concernent 7 % des cas.


Source : lequotidiendumedecin.fr