Suite à la résurgence de la maladie à virus Ebola (MVE) en Afrique de l’Ouest, et en particulier en Côte d'Ivoire, la Direction générale de la santé (DGS) a demandé au Haut Conseil de la santé publique (HCSP) d’actualiser les données sur la conduite à tenir en cas de suspicion de cas sur le territoire national. Car la prise en charge de ce type de patients doit se faire selon un protocole sanitaire très strict. Pour les praticiens, cela commence par savoir identifier un cas suspect.
Les signes qui doivent alerter
L'avis du HCSP définit comme patient suspect : toute personne présentant, dans un délai de 21 jours après son retour d’une zone de circulation de virus responsable(s) de fièvre hémorragique virale (FHV), un tableau clinique évocateur de maladie. Soit une fièvre ≥ 38 °C OU des symptômes de FHV, tels que diarrhée, vomissements, asthénie, céphalées, myalgies, arthralgies, douleurs abdominales, odynophagie, saignements inexpliqués, hémorragies OU un décès inexpliqué.
L'agence décrit aussi le profil du patient suspect en raison d'une exposition à risque, par exemple une personne avec les symptômes précédents ayant été en contact direct - sans protection spécifique - avec un cas confirmé. Bien sûr, plus les symptômes sont nombreux (fièvre, signes digestifs, céphalées, myalgies, arthralgies, saignements digestifs, génitaux, gingivaux, etc.) plus la suspicion de qualifier le patient de cas possible grandit.
Ainsi, tout patient suspect de FHV doit immédiatement être isolé puis faire l’objet d’une évaluation clinico-épidémiologique. Le médecin traitant doit contacter un infectiologue référent REB (risque épidémiologique et biologique) et le Centre National de Référence (CNR) des FHV. L'agence précise : « le SAMU-Centre 15 peut être sollicité pour aider à la mise en relation des différents experts, puis amorcer la préparation à un éventuel transport du patient si classé "cas possible" ».
Une prise en charge sous haute sécurité sanitaire
Pour une prise en charge sécurisée, le HCSP insiste sur le fait de distinguer :
« 1 - les patients non-excréteurs (ne présentant pas de saignements, de vomissements ou de diarrhée) hospitalisés en service de médecine, [qui] sont considérés à risque moindre de transmission.
2 - les patients excréteurs (présentant saignements, vomissements ou diarrhée), ou nécessitant une hospitalisation en réanimation (pour paludisme grave par exemple), [qui] doivent être considérés à risque élevé de transmission ».
À l’issue de cette évaluation, les patients répondant aux critères de cas possible devront être isolés très rapidement, puis des prélèvements pour des tests diagnostiques seront faits dans la foulée et signalés aussitôt à l’ARS. En attendant l'hospitalisation spécifique du patient, des mesures particulières seront prises, en s'équipant avec un matériel de protection comprenant : masque FFP2, double paire de gants, lunettes protectrices, sur-chaussures, sur-blouse à usage unique. Il faut par ailleurs maintenir une distance d'1,5 mètre avec le patient.
La suite de cet avis détaille la prise en charge de ces patients, qui doit s'effectuer dans un environnement très sécurisé d'un point de vue sanitaire.
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