Ectoparasitose

Les stratégies contre la gale font peau neuve

Publié le 08/03/2013
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Le Haut Conseil de la Santé Publique vient d’actualiser ses recommandations de prise en charge de la gale. Re-traiter à J7 devient une priorité. Les formes hyperkératosiques doivent faire l’objet de toutes les vigilances en raison de sa forte contagiosité.

Entre 2002 et 2010, l’incidence de la gale n’a cessé de croître en France, de l’ordre de 10 %. Elle est estimée à au moins 328 cas/100 000/an, incidence comparable à celle observée dans la plupart des pays occidentaux. Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) vient de publier une actualisation des recommandations sur la conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de gale. Si les experts n’expliquent pas les raisons de cette augmentation progressive d’incidence, ils précisent toutefois que le mode de contamination est essentiellement direct. « La transmission, interhumaine, se fait principalement par contact direct, peau contre peau (…) Le principal facteur de risque de contamination est la proximité et la fréquence (durée cumulée) des contacts avec les malades. » La transmission indirecte (literie, partage de vêtements, ...) est faible dans les gales communes. Au final, à partir d’un cas index, on peut compter 1,4 à 1,9 cas secondaire pour les formes « simples » de gale. Dans des conditions de promiscuité/précarité, le ratio peut atteindre des valeurs plus élevées, jusqu’à 3.

Les formes de gale dites « hyperkératosiques » (ou croûteuses) sont encore plus contagieuses et le ratio peut augmenter jusqu’à 10 ! Raison pour laquelle les experts du Haut Conseil recommandent une prise en charge spécialisée hospitalière de ces formes hyperkératosiques.

Des arguments en faveur de la voie orale

À la différence des recommandations de traitement qui prévalaient jusqu’à présent, les experts préconisent un deuxième traitement une semaine plus tard. Les experts précisent qu’en l’état actuel des connaissances, il n’y a pas de niveau de preuve suffisant pour recommander préférentiellement le traitement per os (ivermectine) ou celui par voie locale (benzoate de benzyl) ou une association des deux. Cependant, « il existe de nombreux arguments en faveur du traitement par voie générale par ivermectine : simplicité d’administration, bonne tolérance, absence de contre-indications majeures et remboursement. »

Dr Linda Sitruk

Source : lequotidiendumedecin.fr