Infectiologie

Maladie de Lyme : la HAS définit les parcours de soins, du généraliste au centre spécialisé pour les cas complexes

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Publié le 15/03/2022
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Après la publication de sa recommandation de bonne pratique sur la borréliose de Lyme et les autres maladies vectorielles à tiques publiée en 2018, la HAS vient d'éditer un guide du parcours de soins des patients présentant une suspicion de la maladie.

Crédit photo : SPL/PHANIE

À la fois destiné aux professionnels de santé et aux patients, le guide de parcours de soins en cas de suspicion de maladie de Lyme que vient de publier la Haute autorité de santé (HAS) propose « trois niveaux de prise en charge, allant du médecin traitant aux centres de référence des maladies vectorielles à tiques (CR MVT) ». La mise en place de ces centres de référence avait été recommandée en 2018 par les guidelines de la HAS. Un an plus tard, le ministère de la Santé a désigné 5 centres de référence de prise en charge pluridisciplinaire des maladies vectorielles à tiques (CR MVT), et labellisé une trentaine de centres de compétences (CC MVT) spécialisés dans la prise en charge des cas complexes de suspicion de borréliose de Lyme.

Aussi, la HAS vient de définir le parcours de soins ville-hôpital, prenant en compte ces structures et commençant par l’intervention du médecin traitant. À chaque niveau, la haute autorité propose des algorithmes sur les conduites à tenir.

Rôles du médecin traitant

Le premier niveau de prise en charge concerne le médecin traitant pouvant intervenir de différentes façons. La HAS indique de commencer par enlever la tique, si le patient ne l’a pas fait. Mais aussi, bien sûr, de rechercher des signes évocateurs d’une borréliose de Lyme ou d’une autre MVT. Si un érythème migrant apparaît (rougeur autour du point de piqûre, sur un diamètre > 5 cm et indolore), une antibiothérapie doit être prescrite accompagnée d’une surveillance clinique. « Ni sérologie de borréliose de Lyme, ni examen complémentaire ne sont nécessaires », précise l'agence.

Si, en l’absence d’érythème migrant, dans les six semaines suivant la piqûre, un ou des symptôme(s) évocateur(s) d’une borréliose surviennent : fièvre, signes dermatologiques (ulcération, tache noire…), articulaires, neuroméningés, radiculite, etc., une sérologie doit être réalisée, et le patient adressé vers un centre de compétences MVT ou un spécialiste. La démarche doit être la même en cas d'échec de l'antibiothérapie initiée par le médecin traitant.

Vers les centres spécialisés des maladies vectorielles à tiques

La recommandation de la HAS décrit encore les prises en charge des patients dans un CC MVT – niveau 2 et dans un CR MTV – niveau 3, en fonction du diagnostic de borréliose (de sa certitude ou pas, selon la clinique, les résultats de la sérologie, les séquelles…).

L’agence insiste également sur l’auto-surveillance pour les personnes exposées à une piqûre de tique (dans un environnement à risque : forêt, hautes herbes…), et en cas de présence d’une tique de l’enlever et de la signaler sur le site citique.fr ou l’application « signalement tique ». Il est ensuite recommandé au patient de surveiller la zone piquée pendant un mois à la recherche d’un éventuel érythème migrant.


Source : lequotidiendumedecin.fr