Nouvelles recos sur l'autisme : des outils de détection pour un diagnostic dès 18 mois

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Publié le 19/02/2018
Consultation

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Crédit photo : BURGER/PHANIE

La Haute Autorité de Santé vient de publier de nouvelles recommandations sur le repérage, le diagnostic et l’évolution du trouble du spectre de l’autisme (TSA).  Les dernières recommandations sur le diagnostic de l’autisme dataient de 2005, et en 2012, la HAS s'était attachée à produire des guidelines sur les thérapies de l’autisme et des troubles envahissants du développement chez l’enfant. 

Si par le passé, la définition même de l’autisme fut au centre de nombreux débats, le récent groupe de travail de la Haute Autorité s’est appuyé sur le DSM-5, en le définissant clairement comme un trouble du neurodéveloppement.

Le diagnostic s'effectue généralement trop tard

Pour les experts, un dépistage précoce est plus que jamais la priorité et un diagnostic peut être posé dès l’âge de 18 mois (contre 24 mois, en 2005). Or, aujourd’hui les enfants autistes sont identifiés très tard, entre 3 et 5 ans. Alors, le message est clair : « Pour répondre à cette urgence, la HAS recommande de mobiliser toutes les personnes en contact avec l’enfant pour repérer les signaux d’alerte, de s’appuyer sur le médecin traitant pour proposer au plus vite de premières actions ».

En raison des difficultés de la détection et du diagnostic d’un TSA, la HAS préconise l’intervention graduée de professionnels en fonction de leur expertise dans ce domaine. Avec tout d’abord, pour détecter les signes d’alerte, les professionnels de 1er degré le plus en contact avec les enfants : auxiliaire de puériculture, enseignant… mais aussi médecin généraliste ou pédiatre.

Les principaux signes qui doivent alerter sont d'abord l'inquiétude des parents qui mérite d'être entendue et évaluée par le praticien. Des symptômes peuvent varier selon l'âge et la forme de la maladie. Autour de 18 mois : des signes de régression ; des difficultés relationnelles ; une absence de réactivité au prénom ; un évitement à certaines sensations ; une absence de sourire partagé... méritent des investigations plus poussées.

Des outils pratiques et une consultation dédiée

Si des signaux sont identifiés, une consultation spécifique pour repérer des signes de TSA, s’impose. Elle peut être assurée par le médecin généraliste, un pédiatre ou un médecin de PMI. En plus d'un examen clinique de l'enfant, d'une discussion approfondie avec les parents, des outils dédiés à ce repérage sont proposés dans la recommandation. De ce point de vue, les items du carnet de santé constituent une référence. Par ailleurs le médecin peut s’aider d’outils comme le M-Chat, ou la M-Chat-Follow up (disponibles en français) que les parents complètent, pour les enfants de 16 à 30 mois. 

Si le risque de TSA est confirmé lors de cette consultation de repérage, le médecin doit alors prendre les avis d’un ORL pour évaluer l’audition de l’enfant, d’un ophtalmologue ou d’un d’orthoptiste, d’un orthophoniste, d’un psychomotricien. En cas d'anomalie, l'enfant pourra être pris en charge rapidement et donc être aidé. « Et si, par exemple, l'enfant est à demeure chez ses parents, on peut proposer une orientation vers un établissement d'accueil du jeune enfant, comme une crèche ou une halte-garderie pour tenter de mieux sociabiliser l'enfant », explique Dr Isabelle de Beco, médecin généraliste, responsable co-présidente des recommandations de la HAS.

« Il est également nécessaire d’orienter l’enfant vers une consultation à visée diagnostique spécialisée dans les troubles du neurodéveloppement auprès d’un pédopsychiatre et/ou d’un pédiatre », explique la HAS. 

Si pas de signes décelés, la surveillance doit continuer

En cas de doute sur le résultat de la consultation de repérage, le praticien doit réexaminer le jeune patient, un mois plus tard. Si le risque de TSA n’est pas confirmé, une surveillance de l’enfant se fera grâce au suivi régulier de l’enfant prévu jusqu’à ses six ans. Et bien entendu, également plus tard, une surveillance médicale peut s’avérer nécessaire chez l’enfant et l’adolescent.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr