Comme celles de l’an passé, les recommandations sanitaires pour les voyageurs 2021, émises par le Haut conseil de la Santé publique (HCSP), qui viennent d’être publiées dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), sont impactées par la situation particulière liée à la pandémie du Covid-19. Pour autant, ce document de près de 100 pages fait le point sur de très nombreuses pathologies pouvant être contractées lors de séjour à l’étranger, et surtout sur leur prévention.
Se vacciner contre les encéphalites à tiques ?
Parmi les nouveautés, ces recommandations 2021, émises par le Haut conseil de la Santé publique, détaillent davantage que l'an passé le sujet des encéphalites à tiques et de leur prévention, en particulier grâce au vaccin qui est recommandé aux personnes devant séjourner en zone rurale ou boisée dans les régions d’endémie jusqu’à 1 500 mètres d’altitude, du printemps à l’automne. Ces affections n’existent pas que dans les régions tropicales… une carte détaille les régions européennes avec la prévalence des cas de ces encéphalites. Ainsi la Slovénie, l'Autriche, la République tchèque, la Suède ou la Finlande sont des pays où cette maladie est endémique. En Allemagne, par exemple, les landers situés au sud sont les plus à risque. « Chez des jeunes partant plusieurs mois à l’étranger – ce qui est assez fréquent dans le cadre d’études – la protection contre les encéphalites à tiques peut se poser, surtout quand ils séjournent les week-ends dans des environnements à risque », précise le Pr Daniel Camus, infectiologue à l’Institut Pasteur de Lille, qui a piloté ce travail.
Les risques de rage
Comme l’an passé, ce rapport insiste également sur les risques liés à la rage pouvant être contractée à l’étranger. « Cette maladie fait chaque année des milliers de morts dans certains pays du Sud-Est asiatique, et des personnes séjournant longtemps dans ces régions risquent d’être touchées suite à une morsure ou une griffure d’animal. Un risque particulier est pris lors des visites touristiques des centres de primatologie, une morsure par un singe nécessite de déclencher une prise charge de suspicion de rage. Nous avons de plus en plus de ce genre de cas dans nos consultations, au retour de voyages à l’étranger », indique le Pr Daniel Camus. Pour les voyageurs, ces recommandations conseillent une vaccination contre la rage, avant « un séjour prolongé ou « aventureux » avec un risque élevé de contact avec des animaux domestiques ou sauvages ; ou en situation d’isolement ne permettant pas une prise en charge rapide ».
L’autre nouveauté dans ces recommandations sanitaires pour les voyageurs 2021 concerne la présentation des risques liés aux arthropodes et la protection anti-vectorielle. « Si le paludisme reste un problème qui demeure très prégnant à l’étranger, on voit de plus en plus de voyageurs touchés par la dengue, le chikungunya, le virus zika, aussi avons-nous détaillé les mesures de protection dans nos recommandations », indique le Pr Daniel Camus.
L'efficacité des répulsifs cutanés évaluée
Un focus est effectué sur les répulsifs et les insecticides qui ont été jusqu’à présent très utilisés et dont on s’aperçoit de plus en plus qu’ils sont toxiques pour l’Homme et l’environnement. La réglementation européenne exige désormais que ces produits soient évalués de manière très stricte par les autorités sanitaires. Résultat : tous les répulsifs cutanés « contenant du DEET et la majorité des produits contenant de l’IR3535 font l’objet d’une AMM assortie d’un résumé des caractéristiques du produit (RCP) », indique le BEH. Ce travail du HCSP reconnaît par ailleurs l’efficacité en tant que répulsif de l’huile d’eucalyptus citriodara vis-à-vis des moustiques, mais en aucun cas celle des huiles essentielles.
La nocivité des insecticides confirmée
À côté de l’usage des répulsifs à appliquer sur la peau, ces recommandations abordent également les effets des insecticides mis sur des vêtements ou sur des moustiquaires. En raison de leurs conséquences délétères sur l’environnement « à terme, ces produits vont devenir interdits, explique le Pr Daniel Camus. Aussi dans nos recommandations, nous préconisons d’utiliser un insecticide que pour une durée très courte et quand existe un fort risque de se faire piquer par un moustique, comme lors d’une ou deux journées de safari ». Il est aussi conseillé qu’un enfant ne porte pas à la bouche une moustiquaire imprégnée d’un insecticide.
Ces recommandations du BEH ont également fait un fait un focus sur les recommandations liées aux enfants qui voyagent, en s’attardant sur les situations d’enfants touchés par une maladie comme un asthme, une mucoviscidose, une cardiopathie congénitale, une allergie, un diabète, etc. et en insistant sur les précautions à prendre avant de partir.
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