Alors que la campagne vaccinale anti-covid-19 se déroule à un rythme soutenu, la HAS vient de publier un avis à même de d'économiserdes doses. En effet, pour éviter d’avoir à proposer une seconde injection à des personnes ayant déjà été infectées sans le savoir et qui n’en auraient pas besoin, la HAS préconise de proposer en parallèle de la primo-vaccination un dépistage des infections asymptomatiques anciennes à l’aide de tests sérologiques rapides (TROD) sérologiques sur prélèvement sanguin.
En effet, puisque les personnes ayant déjà été contaminées par le SARS-CoV-2 ne requièrent qu’une seule dose de vaccin (« la protection conférée par une seule dose injectée à une personne ayant un antécédent d’infection quelle que soit son ancienneté est supérieure à celles des deux doses injectées à une personne sans antécédent », réaffirme la HAS) , l’autorité sanitaire juge qu’il serait « utile » d’identifier les sujets qui ont déjà été en contact avec le virus sans le savoir. « Cela permettrait de simplifier le schéma vaccinal des personnes concernées, et de mieux protéger la population dans son ensemble en vaccinant plus rapidement plusieurs millions de personnes supplémentaires dans les créneaux et avec les doses ainsi libérées », prévoit l’autorité sanitaire.
Une mesure d’autant plus intéressante que le nombre de personnes ayant déjà été infectées sans le savoir pourrait s’avérer élevé. « On estime que 23 % de la population a été infectée alors que 8 % seulement ont été dépistés par test PCR ou antigénique », rapporte en effet la HAS, citant une récente modélisation de l’Institut Pasteur. Par ailleurs, parce que les jeunes adultes immunocompétents, à qui la vaccination vient d’être ouverte, contractent plus d’infections asymptomatiques que les autres, la HAS préconise de proposer ces tests surtout aux individus sans antécédent connu d’infection à SARs-CoV-2 de cette population.
Avant de généraliser cette démarche, l’autorité sanitaire recommande toutefois de vérifier sa faisabilité en conditions réelles. Elle ne doit pas non plus devenir une obligation, précisait ce matin lors d’une conférence de presse la Présidente de la HAS, Dominique Le Guludec.
L’intervalle entre les deux doses de vaccin AstraZeneca reste le même
En outre, alors qu'après la parution d'une étude anglaise suggérant que le variant delta (indien) pourrait diminuer l'efficacité de la première dose du vaccin d'AstraZeneca mais pas de la deuxième, la Grande-Bretagne vient de raccourcir le délai entre les deux injections de Vaxzevria, la HAS s’est également penchée sur cette question.
Résultat : « la HAS estime qu’il n’y a pas lieu de remettre en cause les recommandations concernant l’espacement des doses », qui doit donc rester à ce stade de 9 à 12 semaines entre les deux injections de Vaxzevria. « Le rapprochement des deux injections de VAXZEVRIA® diminuerait l’efficacité de la protection offerte par le vaccin post-deuxième dose », s’inquiète la HAS. De plus, l'autorité temporise, le variant delta restant encore très minoritaire en France.
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