La seconde dose de vaccin contre la variole du singe doit être différée. Et ce, afin de favoriser l’accès à la première injection. C’est ce que signifie un message DGS-Urgent publié ce 5 août.
La vaccination contre la variole du singe est recommandée par la Haute Autorité de santé (HAS) depuis début juillet non seulement chez les personnes contacts à risque en post exposition mais aussi en prévention pré exposition chez les personnes à très haut risque de contamination. Soit aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et personnes trans multipartenaires, aux personnes en situation de prostitution et aux professionnels des lieux de consommation sexuelle. Le schéma vaccinal préconisé comprend deux doses espacées de 28 jours – sauf pour les personnes déjà vaccinées contre la variole, chez lesquelles la posologie est réduite à une dose.
Une mesure supplémentaire pour faciliter l'accès à la première dose
Problème : alors que les cas d’infection (plus de 2 400 au 4 août, selon Santé publique France) et la demande en vaccin ne cessent d’augmenter, la campagne semble peiner à suivre pendant les congés estivaux. Tandis que de nouveaux lieux de vaccination ont récemment ouvert et que les médecins retraités et les étudiants en médecine sont désormais autorisés à vacciner, le ministre de la Santé affirmait lors des questions au gouvernement, le 2 août, que si « suffisamment de vaccins » sont disponibles, « c'est de bras dont nous avons besoin pour cette vaccination ».
Dans ce cadre, le ministère de la Santé a décidé de prendre une mesure supplémentaire pour « garantir au plus grand nombre de personnes à risque » l’accès à une première dose « dans les plus brefs ». Comme l’indique le DGS-Urgent, l’instance a « recommandé le 1er août 2022 (…) d’allonger l’espacement entre la 1ère et la 2nde dose ». Et ce, jusqu’à nouvel ordre.
Selon la DGS, la mesure apparaît conforme aux recommandations de la HAS. Comme le rappelle le DGS-Urgent, dans son avis du 7 juillet, la Haute Autorité estimait que l’administration de la seconde dose pouvait « être différée de plusieurs semaines en cas de besoin ». « Interrogée par la Direction générale de la santé (DGS), la HAS a confirmé le 27 juillet 2022, comme "c’est le cas de façon générale en vaccinologie, qu’il n’y a pas de limite maximum pour réaliser le rappel vaccinal contre le virus Monkeypox". »
Certains patients vulnérables doivent continuer de recevoir leur seconde dose
En pratique, les rendez-vous de 2nde injection doivent simplement cesser d’être planifiés pour le moment. « Les rendez-vous de 2nde dose non programmés à ce jour seront à programmer plus tard dans l’avancement de la campagne de vaccination. » Le nouveau calendrier devrait être précisé à la rentrée. « Un point sur l’état des connaissances et la couverture vaccinale de la population cible sera réalisé en septembre », promet la DGS, qui compte par ailleurs saisir à nouveau la HAS afin de redéfinir le délai optimal entre les deux doses sur la base de données d’efficacité de vie réelle.
À noter toutefois que cet allongement du délai séparant les deux doses ne concerne pas la totalité des sujets cibles. De fait, doivent continuer de recevoir une seconde dose dans les 28 jours définis initialement, voire une troisième dose, les immunodéprimés – « et notamment les patients vivant avec le VIH (PVVIH) avec un taux de CD4 inférieur à 500/mm3 ». Doivent aussi encore bénéficier d’une seconde dose « les patients dont la 2nde dose serait évaluée comme prioritaire par un médecin (…) (en lien avec) un traitement ou (…) une exposition particulièrement à risque (travailleurs du sexe notamment) ».
Pas d'annulation de dernière minute
Par ailleurs, « les rendez-vous de 2nde dose déjà programmés ne doivent pas être annulés », souligne la DGS. De quoi mettre fin à une récente controverse : cette semaine, des patients avaient partagé leur incompréhension sur les réseaux sociaux suite à la réception de message d’annulation de dernière minute de leur rendez-vous par leur centre de vaccination.
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