« Mme O.., 71 ans, a eu le poignet fracturé en tombant dans sa cuisine. Elle a été prise en charge aux urgences et, du coup, son médecin traitant n’est pas au courant… »
Sensibiliser au risque
Aujourd’hui, les femmes parlent rarement d’ostéoporose, sauf en cas d’antécédents familiaux. Le médecin a donc un rôle primordial pour sensibiliser ses patientes à ce risque. Il est donc important de dire patientes qu’il ne faut pas négliger de l’informer si elle a eu – ou lorsqu’elle aura – une fracture, qui souvent est souvent prise en charge aux urgences et non rapportée au médecin traitant. Aussi, il faudra combattre contre les idées reçues telles que « mais non, je suis tombée par hasard », ou « la fracture, c’est normal que cela arrive avec l’âge », alors que les fractures sont un signe d’alarme d’ostéoporose… Enfin, le médecin est en première ligne pour détecter les facteurs de risque, évaluer une perte de taille, et proposer une ostéodensitométrie si nécessaire, qu’il faudra expliquer.
Une prévention adaptée à chaque patiente
Les préoccupations des femmes autour de la prévention de l'ostéoporose s’observent surtout au moment de la ménopause. Mais des questions se posent parfois avant, à l'occasion d'une corticothérapie, des séquelles d'une anorexie prolongée ou d'un traitement antiépileptique au long court. Ce sont parfois les parents qui posent des questions pour leurs enfants afin de leur assurer un capital osseux optimum après l'adolescence. Il faut donc adapter l'information de prévention délivrée à la demande des patientes, en évoquant le cas échéant la notion de pic de masse osseuse maximum autour de 20 ans, la nécessité d'apports calcique, vitaminique D et d'exposition au soleil suffisants, l'intérêt d'avoir une activité sportive... Mais cette information doit aborder aussi les risques ostéoporotiques liés à la consommation excessive d'alcool, au tabagisme, aux régimes itératifs...
Répondre aux préoccupations
Chez d’autres femmes plus averties et déjà sous traitement, « la mise en évidence d'effets secondaires des biphosphonates, en particulier sous forme injectable, engendre des questions et des inquiétudes des patientes » constate le Dr Annie Catu – Pinault, généraliste enseignante et membre de la Société Médicale Balint. Des questions et des inquiétudes auxquelles il faut répondre en consultation en délivrant des informations médicales référencées pour éviter trop de subjectivité. Comme chaque histoire est singulière, il est aussi utile d’écouter la manière dont la patiente se représente la maladie ostéoporotique : une maladie qui se prévient et se soigne comme la présentent les médias aujourd’hui, une maladie où l’on se tasse avec l’âge comme quelqu’un de la famille plié en deux avec le grand âge, ou le drame qu’a pu constituer à un moment ou à un autre de l’histoire familiale la fracture du col d’une parente ? Les réponses apportées s'adapteront à ces représentations pour faciliter la prise en charge de cette maladie ostéoporotique si elle est avérée.
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