La mise en place d’une stratégie d’utilisation du Test de Diagnostic Rapide (TDR) permet de diminuer en moyenne de 30 % la prescription d’antibiotiques lors des angines de l’enfant. Les recommandations françaises actuelles qui sont de réaliser un TDR de manière systématique chez l’enfant de plus de 3 ans sans avoir à confirmer les tests négatifs par une mise en culture sont donc pertinentes. C’est la conclusion d’une méta-analyse menée par J. Cohen et col. (hôpital Necker-Enfants malades, Paris) et publiée dans les Archives de pédiatrie qui apporte sa contribution à une controverse internationale.
› En France, environ deux tiers des consultations pour angine se concluent par une prescription d’antibiotiques. Pourtant, un tel traitement n’est justifié chez l’enfant que dans les 30 à 40 % des cas dus au streptocoque du groupe A (SGA), le reste étant considéré comme étant d’origine virale.
› La plupart des recommandations de pratique clinique suggèrent de se baser sur le résultat de l’examen bactériologique d’un prélèvement de gorge pour guider la prescription d’antibiotiques. Le test de référence habituel pour mettre en évidence le SGA est la mise en culture au laboratoire de bactériologie. Mais le délai de 48 heures avant l’obtention des résultats empêche le clinicien de prendre une décision quant à l’indication d’un antibiotique à l’issue de la consultation. Et, selon les auteurs, il a été montré que 40 % des médecins démarraient les antibiotiques avant d’avoir obtenu le résultat de la culture et les maintenaient malgré un résultat de culture négatif.
› Alors que les recommandations françaises et européennes (European Society for Clinical Microbiology and Infectious Diseases) sont de se baser sur le résultat du TDR pour décider de la prescription d’antibiotiques, il est recommandé aux États-Unis de confirmer les résultats négatifs du TDR par une mise en culture. « L’indice de performance diagnostique le plus pertinent pour répondre à la question de la nécessité de confirmer les TDR négatifs par une mise en culture est la valeur prédictive négative », remarquent les signataires de l’article, car c’est elle qui renseigne le clinicien quant au risque de présence de streptocoque du groupe A en cas de TDR négatif. Deux études pédiatriques rétrospectives ayant réuni 22 000 enfants sont à cet égard particulièrement intéressantes. D’après leurs données, la valeur prédictive négative moyenne du TDR chez l’enfant est de 95,9 %. « Une telle valeur prédictive négative paraît suffisante pour exclure la présence du SGA en cas de TDR négatif », estiment les chercheurs.
› D’autre part, quatre études ont évalué l’impact du TDR sur le taux de prescription d’antibiotiques. Elles ont eu lieu dans différents pays de 2001 à 2010, et ont inclus des adultes ou des enfants. Les résultats montrent que l’introduction du TDR conduit à une réduction de 30 % de la consommation d’antibiotiques. « La baisse de la consommation d’antibiotiques liée à l’usage du TDR est donc cliniquement très significative », concluent les auteurs.
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