TRAITEMENT LOCAL DES PLAIES CHRONIQUES

Publié le 06/12/2019
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Les causes de plaie chronique incluent les ulcères de jambe, les escarres, les plaies du diabétique et les moignons d’amputation. Cet article aborde les principes de prise en charge de ces plaies ainsi que les critères de choix des différents pansements.

On qualifie de chronique une plaie dont le délai de cicatrisation est allongé, avec 4 à 6 semaines d’évolution, selon son étiologie. Quelle que soit la plaie, son traitement est d’abord celui de son étiologie. Le traitement des ulcères veineux est en premier lieu fondé sur la compression, tandis que celui du pied diabétique sur la mise en décharge.

Dans les plaies chroniques on trouve notamment les ulcères de jambe, les escarres, les plaies du diabétique et les moignons d’amputation.

En l’absence de facteur local ou général pouvant retarder la cicatrisation, on parle de plaie aiguë (brûlures, gelures, morsures, plaies à cicatrisation dirigée post-chirurgicale, etc.).

Principes généraux de prise en charge  

Le nettoyage de la plaie doit se faire à l’eau et au savon ou au sérum physiologique. Les antiseptiques doivent être évités ou d'utilisation courte. En effet, leur efficacité est discutable et leur toxicité est probable. Le risque de sensibilisation est majeur.

→ L’utilisation des pansements est identique quelle que soit la cause de la plaie chronique. La cicatrisation doit se faire en milieu humide. Les pansements ne se superposent pas car ils ont un prix au cm2, alors qu'aucune efficacité n'est démontrée par cette superposition.

→ Si la peau périphérique de la plaie est altérée, il convient de préférer les formes non adhésives des pansements.

Quels pansements prescrire ?

→ Pour la cicatrisation de seconde intention, le choix du pansement se fait selon le stade de la plaie plutôt que sur son étiologie.

→ Il existe un faible niveau de preuves permettant de préférer une classe de pansements à une autre. Et il n’y a pas de différence entre les marques de pansements à l’intérieur d’une classe donnée.

→ Attention : les pansements existent pour la plupart sous forme adhésive et non adhésive (sauf les interfaces et les alginates qui n’existent que sous forme non adhésive). En cas de forme non adhésive, utiliser un adhésif hypoallergénique pour fixer (type Hypafix, Mépore, etc.) ou faire un bandage avec une bande coton remboursée (exemple bande Nylex) ou un système tubulaire (exemple Tubifast). Les bandages ou systèmes tubulaires au niveau des jambes ne doivent pas être posés en garrot mais à partir des orteils jusque sous le genou.

Dr Patricia Senet (service de dermatologie, pôle spécialités UF de dermatologie vasculaire, hôpital Tenon, Paris) et Dr Marc Bayen (médecin généraliste, Guesnain, CNGE formation).

Source : lequotidiendumedecin.fr