Praticien coordonnateur, aide-soignante pivot, directeur des blocs

Ces nouveaux métiers issus de la chirurgie ambulatoire

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Publié le 03/02/2020
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Médecin ou infirmière coordonnateur, aide-soignante pivot ou encore directeur opérationnel des blocs, pour accompagner son développement, la chirurgie ambulatoire voit naître de nouveaux métiers, parfois bien éloignés des standards hospitaliers.
L'infirmière de coordination guide le malade étape après étape

L'infirmière de coordination guide le malade étape après étape
Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Développer la chirurgie ambulatoire dans un établissement implique parfois une modification substantielle de l'organisation des soins. À l'occasion des dernières Journées nationales de chirurgie ambulatoire, plusieurs établissements ont présenté les nouveaux métiers nés de ces transformations.

Le Dr François Dravet est médecin coordonnateur au sein de l'unité de chirurgie ambulatoire de l'Institut de cancérologie de l'ouest, situé à Nantes. Il est en quelque sorte le chef de service. Son rôle ? Piloter l'activité de son unité et travailler à l'amélioration des prises en charge. Depuis 25 ans qu'il occupe ce poste, le praticien a fait évoluer les pratiques. Au fil des années, il a participé à la mise en place au service du patient « de la consultation d'annonce, d'un site internet, d'une application mobile et de fiches d'informations ». En lien avec la direction, c'est aussi lui qui élabore la stratégie de l'établissement pour accompagner la hausse du recours à l'ambulatoire. Un « problème majeur », explique le Dr Dravet qui fait souvent face à l'engorgement de son unité et lutte contre « l'ambulatoire forain », c’est-à-dire le renvoi de patients vers des lits d'hospitalisation complète.

Ingénierie

Charlotte Decoux est infirmière de coordination au centre de lutte contre le cancer Léon Bérard de Lyon. Son rôle est centré autour du patient. Spécialisée dans le cancer du sein localisé, elle accompagne les patientes tout au long de leur parcours, à commencer par une consultation quelques jours avant l'opération. À cette occasion, l'infirmière « répond aux inquiétudes, et remet aux patientes un programme personnalisé de soins ». Le jour J, elle guide les malades entre chaque étape de la prise en charge et surtout, assure le lien avec les infirmières libérales pour faciliter la sortie. « Mon travail tend à celui d'une infirmière de parcours mais sur un temps plus long », résume Charlotte Decoux.

Pour gérer les flux de patients, le CHU de Bordeaux a créé le poste d'aide soignante « pivot ». C'est le métier de Nathalie Chabrerie depuis douze ans. En fonction de la situation des patients (debout, sous anesthésie générale, dépendant), plusieurs circuits ont été définis. L'aide soignante pivot a pour mission de veiller à ce que chaque malade suive correctement le circuit qui lui a été attribué. « Le bon patient, au bon moment, au bon endroit », résume l'aide-soignante.

L'hôpital Saint-Joseph (ESPIC parisien) dispose quant à lui d'une directrice opérationnelle des blocs opératoires. Nathalie Fontan n'a pas une formation en santé, elle est ingénieur. « Les organisations complexes nécessitent de l'ingénierie », justifie-t-elle. Son rôle est de veiller à l'optimisation du recours aux blocs opératoires car « un bloc qui fonctionne à 60 % n'est pas soutenable au niveau économique ». En fonction des objectifs fixés par l'établissement et en lien avec les médecins et les paramédicaux, Nathalie Fontan pilote les flux entre hospitalisation conventionnelle et ambulatoire pour faire tourner les blocs. Elle l'admet, des postes comme le sien, « il n'en existe pas beaucoup »

Martin Dumas Primbault

Source : Le Quotidien du médecin