LES PRINCIPAUX acteurs du monde de la formation se réjouissent de voir, avec les nouvelles orientations à l’étude au ministère de la Santé pour le DPC (« le Quotidien » du 26 mai) les médecins intégrer l’organisme gestionnaire du DPC. La création d’un nouveau mode de financement avec des « chèques DPC » est considérée comme une idée intéressante même si d’aucuns s’accordent à dire que les modalités de sa mise en place et son montant continuent de poser question. Voici, dans le détail, les points de vue de syndicats médicaux, de responsables des Conseils nationaux de FMC (CNFMC), de l’Ordre, d’organismes de formation continue...
• La CSMF (Confédération des syndicats médicaux français) note qu’avec ce nouveau schéma, le gouvernement fait un « premier pas » mais estime que le dispositif, quoique corrigé, soulève encore « beaucoup de questions ». « Le gouvernement ressort une vieille idée défendue en son temps par un certain nombre d’acteurs de la FMC : le chèque médecin », indique le syndicat qui reste prudent et attend de lire la version finale du décret. La Confédération relève que « la profession organisée devrait être à nouveau incontournable dans la gestion du DPC, ce qui devrait permettre un retour à une saine logique ». Pour autant, des inconnues persistent, en particulier sur le montant de la dotation. « Rien ne dit, en l’état si elle sera suffisante pour permettre à tous les médecins de remplir leur obligation annuelle. »
• Le SML (Syndicat des médecins libéraux) se félicite d’avoir été totalement entendu quant à la réintégration des professionnels de santé dans l’organisme de gestion du système. La nouvelle organisation devrait permettre d’aboutir à une simplification et à une meilleure lisibilité du dispositif de formation continue, « indispensables à une bonne adhésion de tous ».
• Dr Bernard Ortolan, président du CNFMC des médecins libéraux : « La réintégration de la profession dans l’OGDPC est une victoire. Le nouveau dispositif renforce le pouvoir de la Commission scientifique indépendante (CSI) et permet de ne plus lancer d’appels d’offres. C’est la reconnaissance de l’expertise de la profession. Le chèque DPC ? Ce n’est pas idiot mais ce n’est pas nouveau ! Plein de choses restent à régler comme la gestion de ce chèque DPC ou l’existence d’un circuit parallèle de DPC réalisé au niveau régional ou l’équivalence apportée aux contrats d’amélioration des pratiques individuelles (CAPI) ».
• Dr Alain Beaupin, président du CNFMC des médecins salariés : « À nouveau, on modifie les règles du jeu. J’espère qu’elles donneront le résultat attendu à un dispositif qui a du mal à prendre son élan. Avec le recul, le précédent alliant FMC et EPP [évaluation des pratiques professionnelles] était loin d’avoir démérité. Les chèques DPC sont une idée intéressante mais nous la jugerons lors de sa mise en uvre. Il faudra que ce système prenne en compte les médecins salariés, notamment ceux des centres de santé. »
• Dr Marie-Hélène Certain, pour « Vers un collège de médecine générale » : « Je suis très surprise de la façon dont les choses se sont passées. Je suis lasse de cette histoire. À chaque nouvelle version des décrets, on nous sort quelque chose de différent du chapeau. Le chèque donné aux médecins peut être la pire des choses ou quelque chose de bien. Mais si on règle un problème, on en pose d’autres beaucoup plus importants. J’attends d’avoir une confirmation officielle de ces informations. »
• Dr Michel Doré, président de l’UNAFORMEC : « Ce système nous convient mieux que les errements initiaux. Mieux associer les médecins était inévitable. Le chèque DPC nous semble de nature à rendre le dispositif plus lisible. Le médecin va gagner en autonomie. Il pourra choisir ses programmes de DPC. Cela lui donnera plus de souplesse et autorisera les associations, qui ne sont plus dans les instances décisionnelles à tirer leur épingle du jeu. »
• Pr Robert Nicodème, président de la section « Formation et compétences médicales » à l’Ordre des médecins : « L’Ordre est évidemment favorable à l’intégration de la profession, à travers les syndicats, à l’organisme gestionnaire du DPC. Quant au fait d’attribuer à chaque médecin un budget annuel pour son DPC, nous sommes d’accord si les organismes de DPC sont évalués favorablement par la commission scientifique indépendante. »
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