Pas de règlement intérieur, des règlements de compte

Tensions syndicales à l’URPS d’Ile-de-France

Publié le 18/02/2011
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48 VOIX POUR, 27 voix contre… Le règlement intérieur de l’union régionale des professionnels de santé (URPS) d’Ile-de-France n’a pas été adopté. Les élus de la FMF, MG-France et du BLOC ont voté contre ce texte qui devait rassembler la majorité des deux tiers des votes pour être entériné. Les élus des trois syndicats estiment que de fait, l’URPS francilienne, qui représente 23 700 médecins libéraux, « se trouve dans l’incapacité de fonctionner ». « À ce jour, aucune action n’est possible, aucun budget n’est exécutable », commentent les trois syndicats. Le différend entre la majorité (CSMF-SML) et les autres syndicats concerne la représentation de toutes les parties au sein de l’URPS. La CSMF et le SML disposent de tous les postes du bureau, les autres syndicats sollicités ayant refusé d’y siéger. « En Ile-de-France, il y a une négation de l’existence des trois collèges (généralistes, spécialistes et plateaux techniques lourds), commente le Dr Armand Semerciyan, de la FMF. Ces collèges ne peuvent pas définir leur plan de travail avec le bureau. Le bureau veut décider pour tout le monde. » La FMF, MG-France et le BLOC espèrent tomber d’accord sur un nouveau règlement intérieur lors d’une prochaine assemblée générale. Le Dr Semerciyan souhaite que les collèges choisissent l’un de leurs deux coordonnateurs et que ces derniers puissent participer à la réunion mensuelle du bureau de l’URPS. Le Dr François Wilthien, élu MG-France, appelle également à une réécriture rapide du règlement intérieur. « Tout le monde doit être pris en compte au sein de l’URPS, commente-t-il. Ce blocage ne nous paraît pas insurmontable. La balle est dans le camp du bureau. »

L’URPS francilienne refuse d’évoquer tout blocage. « Il s’agit d’un mouvement d’humeur, commente son président, le Dr Bruno Silberman. Certes, le règlement intérieur n’a pas été adopté et il nous faudra le soumettre à nouveau au vote mais tout le monde s’est mis d’accord pour voter un plan d’actions pour l’Union en 2011. Des groupes de travail ont été définis et même le budget a été adopté à une majorité des deux tiers des élus. » Parmi les objectifs que s’est fixés l’union, il est question de représenter les médecins libéraux dans les instances régionales face à l’agence régionale de santé (ARS), de participer à l’élaboration du programme régional de santé et du volet ambulatoire du schéma régional d’organisation sanitaire (SROS), ou encore de plancher sur la permanence des soins. « Il n’y a pas de blocage, on avance », conclut le Dr Silberman.

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 8909