Maternité des Lilas

Dr Marie-Laure Brival : « Nous avons gagné une bataille, pas la guerre »

Publié le 15/09/2014
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

LE QUOTIDIEN : Les Lilas restent aux Lilas. Comment accueillez-vous la nouvelle ?

DR MARIE-LAURE BRIVAL : C’est une grande satisfaction. J’y vois une reculade de l’ARS face à notre obstination. L’objectif de l’agence n’était pas tant de sauver les Lilas que de renflouer l’hôpital de Montreuil. Le projet est à l’eau, c’est acté par écrit. Une nouvelle volte-face décrédibiliserait totalement l’ARS.

Et maintenant ?

La fermeture pure et simple n’est plus envisageable. Le soutien de la société civile nous protège. Inexistant depuis plus d’un an, le dialogue avec l’ARS a repris. C’est très positif ! Nous rediscutons le projet initial de reconstruction des Lilas à proximité du bâtiment actuel. Attention toutefois à ne pas verser dans l’euphorie. Nous avons gagné une bataille, pas la guerre. Nos locaux sont vétustes. Nous travaillons sous une pression administrative constante relative à la sécurité du patient et au chiffre d’affaires insuffisant des Lilas. S’il y avait une fuite du toit ? Une électricité défaillante ? Je rappelle que le bâtiment date de1964.

Comment financer la reconstruction des Lilas ?

Il nous faut 24 millions d’euros. L’ARS en met dix au pot et les collectivités territoriales cinq, a priori. Il en reste neuf à trouver. L’aval de l’agence peut ouvrir les portes des banques. Pour nous, le plus gros morceau est la contrepartie demandée : nous devons établir un nouveau plan de retour à l’équilibre budgétaire, refondre notre projet médical sans en perdre l’âme. Pas question de toucher aux personnels. Nous allons augmenter les recettes en pariant sur notre savoir-faire. Nous voulons créer des formations sur l’accouchement physiologique, la PMI, l’allaitement, l’IVG. Il faut également optimiser le temps de travail, mutualiser les dépenses de laboratoire et augmenter notre activité, dès cette année. On comptait 1 659 accouchements et 1 000 IVG en 2013 aux Lilas. C’est une très bonne offre de soins. Nous souhaitons simplement continuer à travailler ainsi, en préservant nos spécificités. Nous ne sommes pas des enfants gâtés.

Propos recueillis par Anne Bayle-Iniguez

Source : Le Quotidien du Médecin: 9348