« En un an, grâce à une nouvelle gouvernance, nous avons réussi à trouver un nouveau souffle ! » se félicite le Dr Cédric Chaissac président de la CME et chef de service des soins palliatifs de l’hôpital privé associatif Joseph Ducuing, établissement qui sort d'une crise sans précédent. Quatre médecins ont été embauchés et les 37 lits de médecine interne, qui avaient dû fermer en décembre 2021, ont pu rouvrir. « Nous avons aussi développé une offre en gastroentérologie et en pneumologie et construit une nouvelle salle de naissance à la maternité. Aujourd’hui nous n’avons pas simplement retrouvé notre niveau d’avant crise, nous sommes en mesure de nous projeter », indiquait mi avril, le praticien, en marge d’une visite organisée par la direction de l’hôpital pour l’ARS et des élus.
Se projeter, c’est aussi le souhait de Cathy Garcia, la directrice générale de l’établissement qui prévoit de « transformer ce petit hôpital de 186 lits, qui fait plein de choses, en un fleuron du centre-ville ! » L'établissement enregistre14 902 séjours en MCO et réalise 2 500 accouchements par an. Adhérent de la Fehap, il est géré par l’association des Amis de la médecine sociale. « Nous ne pratiquons aucun dépassement d’honoraires et d’ailleurs 23 % des patients pris en charge chez nous, sont en situation de fragilité, c’est davantage qu’au CHU », souligne la directrice. Une seule difficulté subsiste encore aujourd’hui pour l’hôpital. Elle concerne les urgences, qui faute de médecins – il manque deux équivalents temps plein - ferment leurs portes chaque nuit.
Un projet à 15 millions d’euros
Après avoir bénéficié, l’année dernière, d’une aide exceptionnelle de l'Etat de 300 000 euros, l’hôpital associatif a fait ses comptes. « Nous sommes toujours en déficit mais nous espérons renouer avec les bénéfices à partir de 2024, confie la directrice. Nous avons par ailleurs un projet ambitieux qui nécessite 15 millions d’euros. Pour le réaliser, nous comptons sur l’aide de la région et de la ville de Toulouse et espérons nous inscrire dans les orientations du plan régional de santé ».
Parmi les ambitions affichées de l’hôpital Joseph Ducuing, figure l’ouverture d’une dizaine de lits déjà autorisés, mais qui ne sont aujourd’hui pas installés faute de place ainsi que le passage en maternité de niveau 2A (un changement tout récemment acté par l’ARS) avec l'objectif de 3 000 accouchements par an. « Ce passage en 2A va nous permettre de garder sur place des bébés de petit poids ou qui nécessitent une mise sous oxygène, se félicite le Dr Joël Gnanih, chef de service gynécologie obstétrique.
C’est une bonne nouvelle car l’équipe pédiatrique est déjà parfaitement en mesure d’assurer cette prise en charge et nous répondrons ainsi à une demande des familles en quête de sécurité ».
Dès 2024, l’hôpital Joseph Ducuing veut aussi reconstruire une offre d’oncologie de proximité grâce à la mise en place d’un partenariat avec l’Oncopole de Toulouse pour hospitaliser des patients sous traitements. Mais pour concrétiser ces évolutions, il faudra pousser les murs. L’hôpital envisage donc une surrélévation et une rénovation des bâtis existant et se dotera d’ici l’été d’un schéma directeur immobilier.
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