Frédéric Valletoux (FHF) : « Le temps des décisions volontaristes est venu »

LE QUOTIDIEN - Quels enseignements tirez-vous des résultats de ce sondage ?

FRÉDÉRIC VALLETOUX - La FHF a l’habitude, chaque année, de sonder le grand public sur l’image qu’il se fait de l’hôpital. Ce sondage mené auprès des médecins est inédit. Il était plus risqué pour nous : on aurait pu nous fermer la porte au nez. Il apparaît au contraire que nos idées ne sont pas en décalage complet avec le ressenti des médecins. Une majorité de la profession accepte que le système évolue de manière plus volontariste vers davantage de régulation, que ce soit pour encadrer les dépassements ou pour limiter les déserts. Cela vient corroborer les résultats de notre dernier sondage auprès des Français, qui plébiscitaient la possibilité de faire appel aux médecins hospitaliers en cas de carence de la médecine générale : les médecins eux-mêmes envisagent cela comme une solution possible. Les propositions de la FHF avaient pourtant suscité des cris d’orfraie en janvier, au moment de la présentation de la plateforme. Plus de la moitié des médecins interrogés sont aujourd’hui favorables à la délégation de tâches : les médecins, sur ce sujet comme sur d’autres, sont peut-être plus ouverts que leurs porte paroles. La pertinence des actes, autre exemple, apparaît au troisième rang des priorités notamment chez les plus jeunes qui ont moins de dix ans de pratique : c’est pour eux un sujet, et cela prouve que les esprits évoluent.

La FHF a-t-elle rencontré les syndicats médicaux libéraux depuis la présentation de sa plateforme ?

Nous en avons vu certains, notamment MG France. D’autres nous ont fermé la porte, considérant nos propositions nulles et non avenues. Nous avions lancé ces propositions dans le but de débattre, mais il n’a pas été possible de confronter nos opinions avec celles de la CSMF par exemple. Ce sondage montre que sur le terrain, les médecins considèrent qu’on ne peut pas s’en tenir au statu quo. Le temps des décisions plus volontaristes est venu. Il y a un terrain favorable au moment où arrivent un nouveau gouvernement et un nouveau ministre de la Santé.