Les CHU touchés de plein fouet

Hôpitaux publics cherchent anesthésistes désespérément...

Publié le 15/09/2014
Article réservé aux abonnés
1410766465544160_IMG_135819_HR.jpg

1410766465544160_IMG_135819_HR.jpg
Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

La pénurie d’anesthésistes est devenue casse-tête à l’hôpital.

Certaines régions, telle la Basse-Normandie, sont plus touchées que d’autres. L’Ile-de-France n’est pas en bonne posture. D’une manière générale, les CHU sont à la peine, concurrencés par le secteur privé, aux revenus plus attractifs, et par les hôpitaux périphériques, où les conditions de travail sont parfois meilleures, et les praticiens, davantage reconnus.

Le nombre de postes d’internes ouverts en anesthésie-réanimation est pourtant passé de 243 à 410 entre 2004 et 2012. La France a réagi. Mais pas assez tôt, malgré vingt années d’alerte répétée.

Rénovation statutaire

Un creux démographique, « un trou », se profile jusqu’en 2020. Deux mille départs à la retraite sont attendus, soit 44 % du corps des anesthésistes-réanimateurs, sur la période 2009-2020 (source CNG). Les médecins à diplôme étranger atténuent les tensions par endroits. Les remplaçants aussi, bien souvent des intérimaires, payés entre 650 et 1 500 euros la journée. Un tarif quatre à cinq fois supérieur au coût d’un titulaire.

De rapports parlementaires en groupes de travail, les professionnels de santé se lassent des beaux discours. L’urgence appelle des mesures immédiates, clame le président du Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs élargi (lire page 3). Pour qui la question d’une rénovation du statut unique de PH doit être posée. Au CHU d’Amiens (lire ci-dessous), en manque d’attractivité, la direction générale s’est retroussé les manches, et propose un plan d’action inédit. Une main tendue saluée par les médecins, mais peut-être pas suffisante pour rétablir le bon fonctionnement du bloc opératoire.

D. Ch.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9348