La FHF réunit le ban et l’arrière-ban

Publié le 25/03/2011
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Ça n’était pas arrivé depuis au moins deux ans. La Fédération hospitalière de France (FHF) a réuni hier après-midi l’ensemble des représentants de la communauté hospitalière publique : syndicats de personnels, directeurs, médecins. Ces trois « corporations » aux intérêts souvent divergents ont trouvé un terrain – de colère – d’entente avec la dernière campagne tarifaire. Plus précisément, c’est la diète de 7 % imposée via les MIG (qui rétribuent en sus des tarifs les « missions d’intérêt général ») aux enveloppes PDS publiques (au bénéfice des gardes réalisées en cliniques privées) qui a mis le feu aux poudres et, ainsi que l’explique un observateur, « soudé tout le monde », une fois n’est pas coutume.

« Perdre de l’argent est une chose, explique-t-on à la FHF. Perdre de l’argent pour le donner à un concurrent en est une autre. Mais quand cela se fait en donnant plus au concurrent, on dépasse les bornes ! » Le mécanisme à l’œuvre est le suivant : ce transfert de financement a été voté dans le cadre de la dernière loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS 2011), l’idée étant que, en période de basses eaux de la démographie médicale, la participation à la garde doit être la plus large possible. En pratique, premier problème, la solution retenue duplique les sites de garde au lieu de mutualiser les moyens. Second os : la nouvelle enveloppe PDS ainsi dégagée (60 millions d’euros) est versée aux cliniques qui la redistribuent à leur tour aux associations de médecins libéraux organisées pour la garde dans leurs murs. Or, dénoncent les hospitaliers : la PDS « paye » bien mieux en libéral que dans le public (150 euros une astreinte libérale, par exemple, c’est trois fois plus qu’à l’hôpital). Par ailleurs, beaucoup de tours de gardes publics fonctionnant avec des appels extérieurs, cette mesure aura « un effet de dumping », accuse la FHF.


Source : Le Quotidien du Médecin: 8931