La FHF souffle le chaud et le froid

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Publié le 20/09/2018
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Si l'exécutif a toujours contesté l'appellation « réforme de l'hôpital » injustement donnée à sa stratégie de transformation du système de santé, on ne peut nier que le secteur hospitalier attendait ce plan de pied ferme. Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF) a salué un « bon diagnostic » mais regrette le « manque de moyens et de véritable ambition pour l'hôpital ».

« J'ai aujourd'hui entendu un discours qui casse les barrières et fait tomber les murs », s'est félicité le patron de la FHF qui craignait « une énième réforme de l'hôpital » quand c'est le système entier qu'il préconise de corriger.

L'approche pragmatique par les territoires présentée par le président de la République satisfait particulièrement Frédéric Valletoux qui y voit la concrétisation du concept de « responsabilité populationnelle », dada de la FHF. Sur la permanence des soins par exemple, il accueille avec satisfaction la création des « urgences de ville » qui vont permettre de « remettre l'hôpital à sa juste place » en répartissant « la responsabilité de la charge » sur les libéraux. Et peu importe si cela « fait grincer des dents ».

Associer les établissements privés aux groupements hospitaliers de territoires (GHT) ? Pas quoi effrayer le représentant des hôpitaux publics. « Il n'y aura aucun problème, car cela se fait déjà dans certains territoires. Si on ne travaille pas ensemble, on se regardera mourir au détriment des Français et cela personne ne le souhaite, il fallait une impulsion politique, elle est là. »

Si le maire de Fontainebleau salue la vision politique, il regrette le manque d'ambition dans les moyens mobilisés. « La question a été subtilement assez peu évoquée », remarque le patron de la FHF avant d'ajouter : « Les économies demandées aux hôpitaux en 2018 s'élèvent déjà à environ un milliard d'euros, cela relativise les 400 millions annoncés aujourd'hui ».

Dans ces conditions, la FHF réclame un moratoire sur les baisses de tarifs en 2019, sans quoi la réforme ne pourra être appliquée correctement. Elle appelle de ses vœux un choc de simplification gouvernementale car « réformer le système tout en maintenant les contraintes bureaucratiques ne permettra pas de libérer les énergies ».

M.D.P.

Source : Le Quotidien du médecin: 9687