Cliniques : le groupe Vivalto Santé se structure médicalement dans les territoires et investit tous azimuts en Europe

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Publié le 17/11/2022
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Crédit photo : S.Toubon

À la sortie de deux années de Covid, le troisième groupe français d'hospitalisation privée, Vivalto Santé, poursuit sa transformation, a assuré ce jeudi son président Daniel Caille. Après avoir annoncé un changement de statut en juin 2021, avec le passage en entreprise à mission, le groupe a créé un « comité médical stratégique », soit une « nouvelle étape dans sa co-gouvernance médicale ».

Ce « think tank » devra « guider les réflexions du groupe sur le plan médical », indique le Dr Philippe Souchois, directeur médical de Vivalto. Il est composé de cinq médecins administrateurs et d'un médecin dans chaque territoire et planche sur des thèmes aussi variés que la gouvernance, le recrutement et la fidélisation des paramédicaux et des médecins, la qualité des soins ou l'optimisation des flux de patients en amont et en aval.

Consultations avancées

Dans ce cadre, le groupe a décidé de bâtir des projets médicaux de territoire, ou « GHT privés », pour « favoriser les synergies et les complémentarités » et faciliter l'accès aux soins dans cinq grandes régions (Bretagne, Normandie, Île-de-France, Nouvelle Aquitaine et Pays de la Loire). Une feuille de route est prévue sur cinq ans, précise le Dr Souchois. Elle est axée sur la gradation des soins, la mise en place de consultations avancées ou encore la mutualisation de plateaux techniques.

Par exemple en Bretagne – fief historique du groupe, qui y possède neuf établissements –, six chirurgiens urologues exerçant à l'hôpital privé Saint-Grégoire* (Rennes) viennent exercer en consultation ou au bloc un jour par semaine à l’hôpital privé de la Baie à Avranches (Manche). Ce modèle est valable sur toute la région. « Les praticiens sortent des murs des établissements et proposent sur douze sites des consultations avancées », assure le directeur médical de Vivalto, qui met aussi en avant des accueils de soins non programmés.

Près de 100 établissements en Europe

Outre cette gouvernance, Vivalto Santé a pris un tournant international en 2022. Depuis l'an dernier, il a augmenté son capital de 260 millions d'euros (grâce à l'entrée de plusieurs actionnaires), pour arriver à 1,3 milliard d'euros. Cette enveloppe lui a permis de sortir de l'Hexagone et de s'implanter au Portugal, en Espagne, en Suisse, en Slovaquie et en Tchéquie. Ces acquisitions, dont la plus récente a été validée hier, ont doublé les effectifs de Vivalto, passé de 51 à 91 établissements sous sa bannière, de 3 000 à 6 000 médecins, et de 10 000 à 20 000 salariés. Au total, le groupe pèse désormais 2,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

L'implantation en Espagne est l'opération « la plus significative », précise le directeur général Emmanuel de Geuser. Il s'agit du rachat du groupe Ribera, 3e acteur privé espagnol, dont le chiffre d'affaires dépasse les 700 millions d'euros. Les dix établissements de ce groupe sont « pionniers » du modèle de gestion privé d’un hôpital public et du paiement à la capitation (somme versée par l'État pour la prise en charge globale d'une population sur un territoire donné). « L'acteur responsable d’une population doit optimiser la prise en charge pour la collectivité, et donc éviter les soins "critiques". Cela implique un gros travail sur les actions de prévention », souligne Emmanuel de Geuser. Un modèle de « bonnes pratiques » dont Vivalto compte s'inspirer, et utiliser pour la mise en place de projets transnationaux communs.

* Ces annonces interviennent alors qu'une partie du personnel (environ 400 personnes) de la clinique Saint-Grégoire était en grève depuis ce jeudi matin, pour protester contre une réorganisation de l'établissement, annoncée par la direction début septembre et prévue à la fin de l'année.


Source : lequotidiendumedecin.fr