Les cliniques réclament une augmentation des tarifs de 5 % et un amortisseur contre la fin de la garantie de financement

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Publié le 09/12/2022
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2023 sera une année « cruciale » a alerté jeudi la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) alors que s'éteint au 31 décembre la garantie de financement des hôpitaux et que l'inflation inquiète les cliniques. Si les fédérations hospitalières avaient signé en février 2020 un protocole pluriannuel pour la période 2020-2022, la donne a changé disent-elles et la FHP veut que les tarifs hospitaliers soient désormais indexés sur la hausse des prix. « On ne peut plus continuer à avoir des négociations au jour le jour », estime Christine Schibler, déléguée générale de la FHP. Et d’expliquer que ce genre de mécanisme existe déjà dans d’autres secteurs régulés, comme ceux de l’énergie ou des transports.

La FHP exige d’ores et déjà une réévaluation de l’Ondam pour 2023 et une hausse de tarifs des cliniques de 5 % minimum. La loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) prévoit une hausse de l'enveloppe hospitalière de 4,1 %. Or, selon la fédération cette augmentation serait en réalité divisée par deux si l'on tient compte des volumes d’activité, de l'envolée des coûts énergétiques ou encore des revalorisations salariales en cours et à venir.

Le PLFSS met également un terme à la fin de l'année au mécanisme de garantie de financement des hôpitaux qui permet de compenser les effets du Covid. Si le gouvernement a proposé des dispositifs d'accompagnement transitoires pour les établissements en difficulté, la FHP demande un amortisseur pour sécuriser les quelque 30 % des établissements de la fédération actuellement en déficit. Si tel n’est pas, « on ne pourra pas assurer une continuité des soins », a martelé Lamine Gharbi.

Rehausser l'Ondam

Pour 2022, 120 millions d’euros ont été alloués au secteur privé pour couvrir les revalorisations salariales, afin de tenir compte de l’inflation. L’Ondam hospitalier 2022 a été récemment relevé de 543 millions pour financer les surcoûts Covid des établissements. Enfin, la circulaire budgétaire du 31 octobre dernier a débloqué 738 millions pour les établissements (privé et public) afin de couvrir l’inflation. Mais seuls 130 millions d’euros ont bénéficié au secteur privé, ce qui correspond « à une hausse de l’Ondam de 1,5 %, alors que l’inflation est de 6 % », a précisé Lamine Gharbi, président de la FHP qui estime que ces rallonges financières ne sont « pas à la hauteur de nos attentes ».

La FHP demande donc au ministère de mettre en place un observatoire réel des impacts de l’inflation ainsi le dégel de la réserve prudentielle de crédits.

Réformes de financement et formation

Les réformes du financement des soins médicaux et de réadaptation (SMR) et de la psychiatrie figurent également au premier plan des préoccupations de la fédération. Un report de six mois de l’application de la première au 1er juillet 2023 est prévu, mais la réforme ne serait « pas adaptée à la réalité du terrain », selon le président de la FHP. Il faut donc la « revoir totalement », car, en l’état actuel, elle « ne marchera pas ». En revanche, concernant la réforme de la psychiatrie, la transition « s’éternise », selon la FHP. Elle exige donc que les travaux et son opérationnalité soient au rendez-vous pour fin février 2023.

Enfin, sur le sujet de la formation, la FHP exige un « big-bang ». Elle souhaite notamment une augmentation du nombre de professionnels formés. Selon la fédération, 10 % des postes d’infirmiers seraient vacants dans ses établissements. « Cette année, il y aura 3 000 infirmiers supplémentaires en formation. Or, dans le champ sanitaire, il y a 100 000 postes à créer », précise Christine Schibler.


Source : lequotidiendumedecin.fr