Quelle reconnaissance pour le travail de soins ?

Publié le 04/02/2019
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« Le travail de soins ne produit pas d’objet visible : il est en effet difficile de quantifier la présence, la disponibilité à la détresse et à la souffrance de l’autre. La majorité du travail de soins réside dans sa discrétion et son efficacité.

En retour de cette contribution active – même si elle est invisible – les soignants attendent une « rétribution », une « reconnaissance » à la hauteur des efforts déployés, des risques encourus, de l’intelligence de mise en œuvre et de la souffrance. Une partie de cette reconnaissance est en lien avec l’organisation du travail – reconnaissance des éventuelles limites et insuffisances – et l’autre concerne la gratitude de la part des collègues de travail, de la hiérarchie, des bénéficiaires…

Bien qu’elle se caractérise essentiellement par une dimension symbolique, la reconnaissance peut aussi prendre des formes matérielles de rétribution : primes, avancement, salaire. Mais il est difficile de dégager un rapport proportionnel entre l’investissement psychique du travail et des résultats objectifs récompensés sous forme monétaire.

La reconnaissance, comme rétribution symbolique, s’appuie essentiellement sur des appréciations qualitatives du travail qui portent sur l’utilité de la contribution (technique, sociale, économique) appréciée par la hiérarchie et les patients. La conformité du travail avec les règles de l’art et du métier formulés par les pairs confère une rétribution au sujet en lui reconnaissant les qualités relevant de sa communauté d’appartenance. Au-delà des qualités communes, le jugement des pairs reconnaît aussi l’originalité et la différence par rapport aux autres, ce qui octroie au soignant son "identité". »

Dr I.C.

Source : Le Quotidien du médecin: 9721