Les généralistes libéraux français gagnent trois fois plus que le salaire moyen en France, les spécialistes libéraux cinq fois plus

La rémunération des médecins généralistes et spécialistes dans tous les pays de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) est « nettement supérieure au salaire moyen de l’ensemble des travailleurs » à temps plein dans tous les secteurs. Telle est la confirmation du panorama de la santé 2021, établi par l'OCDE, qui mesure régulièrement les écarts* entre les revenus de la profession médicale et les salaires moyens dans chaque pays. Mais qu'en est-il précisément ? 

En 2019, les généralistes libéraux français gagnaient en moyenne « trois fois plus » que le salaire moyen dans l'Hexagone, tandis que les spécialistes libéraux touchaient environ « cinq fois plus » (et les spécialistes salariés 2,2 fois plus).

Si l'on se réfère à ce seul comparatif des revenus (corps médical versus salaire moyen de chaque pays de l'OCDE), les omnipraticiens français sont plutôt mieux lotis que leurs confrères étrangers. De fait, le rapport entre les rémunérations des généralistes libéraux et la moyenne des salaires du pays est souvent compris entre 1,5 et 2,5 (tableau ci-dessous), même s'il est parfois supérieur (4,4 en Allemagne).   

Sans surprise, l’OCDE note que « dans la plupart des pays, la rémunération des spécialistes est supérieure à celle des généralistes ». En Australie et en Belgique par exemple, les revenus des spés étaient en 2019 « au moins deux fois supérieurs » à ceux des généralistes en libéral. En Allemagne, l’écart entre les deux catégories est moindre (20 % environ).

Cette inégalité des revenus médicaux se retrouve donc logiquement dans le comparatif entre revenus des spécialistes et salaires moyens. Ainsi trois pays affichent des niveaux de rémunération des spécialistes libéraux plus de cinq fois supérieurs à la moyenne salariale (Belgique, France, Allemagne) et beaucoup d'autres trois à quatre fois supérieurs.  

Une progression plus faible

Depuis 2010, l'OCDE mesure par ailleurs la progression annuelle de la rémunération des médecins libéraux, qui s'opère « à des rythmes différents selon les pays » et entre généralistes et spécialistes. La progression annuelle moyenne a été particulièrement forte au Chili (+10,8 % par an pour les spécialistes), en Hongrie ou en Islande. Ceci s'explique par les hausses régulières des honoraires sur la décennie, indique le document pour ces pays.

En France, la croissance annuelle moyenne des rémunérations relevée pour les praticiens libéraux (sur la période 2010/2019) est bien moindre mais réelle : +0,9 % pour les généralistes, 1,2 % pour les spécialistes. Une tendance soutenue, là encore, par les revalorisations d'honoraires depuis 2017. À noter que, dans une dizaine de pays (dont le Portugal, la Slovénie, le Royaume-Uni), les revenus médicaux ont baissé (en valeur réelle) sur une décennie.  

L'étude de l’OCDE rappelle toutefois que le niveau de rémunération des différentes catégories de spécialités chirurgicales ou médicales est « très variable au sein de chaque pays », ce qui complique les comparaisons générales. En France par exemple, les « techniciens » – chirurgiens, anesthésistes, radiologues – gagnent en moyenne deux fois plus que certains « cliniciens » comme les pédiatres et les psychiatres.

Rappelons qu'en valeur, le BNC moyen de l'ensemble des médecins libéraux français tous secteurs s'est établi à « 86 974 euros » pour 2020 (73 820 euros pour les seuls généralistes), selon le dernier bilan de la Carmf.   

* Le revenu des médecins est comparé au salaire moyen des employés à temps plein dans tous les secteurs du pays. Les données relatives au salaire moyen sont tirées de la base de données de l’OCDE sur l’emploi.