Retraite des HU : près d’un praticien sur deux favorable à une grève des Ecos pour contrer la réforme

Par
Publié le 09/04/2024
Article réservé aux abonnés

La réforme de la retraite des hospitalo-universitaires (HU) engagée par l’État suscite des contestations de la part de certains syndicats de praticiens. Un sondage sur l’attractivité de la carrière confirme le scepticisme d’une partie de la profession.

Crédit photo : GARO/PHANIE

La colère monte chez les hospitalo-universitaires (HU). Selon un sondage en ligne auquel ont répondu 1 161 d’entre eux, près d’un praticien sur deux (45,2 %) envisage de boycotter les examens cliniques objectifs structurés (Ecos) nationaux de mai, où ils tiennent le rôle crucial d’examinateurs. En cause : la réforme de leur retraite, dont la copie présentée par le gouvernement fin 2023 aux syndicats ne convient vraiment pas. « En l'absence d'avancées significatives » sur ce dossier ultra-sensible d’ici aux examens, plusieurs centaines de HU pourraient donc pratiquer la politique de la chaise vide.

C’est l’enseignement principal de cette enquête envoyée hors initiative syndicale par le Conseil national des universités mais dont certaines questions sur la nature de la réforme sont toutefois loin d’être neutres. Le sondage poursuit deux objectifs : connaître le niveau d’information des HU sur la réforme ; mesurer le degré de mobilisation autour d'une éventuelle grève des Ecos, poussée par le Syndicat des hospitalo-universitaires (SHU).

En décembre dernier, une enquête publiée lors des Assises hospitalo-universitaires avait déjà illustré le malaise de la profession, malgré la prise de parole du ministre de la Santé d’alors, Aurélien Rousseau, qui avait tout fait pour rassurer.

Quels sont les autres enseignements de ce sondage ? À la question de savoir si ce mouvement serait une bonne idée, 50 % des répondants disent que « la grève des Ecos constitue un moyen de pression ». Mais pour un quart (23 %) d’entre eux, « se déclarer gréviste est malvenu mais nécessaire pour se faire entendre ». Un dernier quart souhaite toutefois « trouver une autre action » pour peser.

Perte d’attractivité majeure pour les jeunes

Les HU se disent aussi très pessimistes pour l’avenir. Ils sont 80 % à penser que les jeunes recrues risquent d’« abandonner cette voie si les revendications sur la retraite [de la profession] ne sont pas entendues ». Car pour plus de neuf répondants sur dix, « le statut des HU reste un frein à l’attractivité », « malgré les récentes avancées ».

Concernant leur niveau d’information sur leur retraite, 38,5 % se déclarent informés partiellement par leurs tutelles (Conseil national des universités, collégiale HU, communication intra-UFR). Presque un quart (23,5 %) est au courant de la réforme et en connaît les modalités techniques alors que 13,2 % ne savent pas du tout comment ils « seront pensionnés ». À la question « Avez-vous été informé qu’avec la réforme proposée, la retraite des jeunes HU sera nettement inférieure (en %) à celle des PH ? », deux tiers des HU (67,6 %) répondent positivement.


Source : lequotidiendumedecin.fr