12,7 millions. C'est le nombre de patients qui, en 2021, ont été hospitalisés, une ou plusieurs fois dans l’un des 2 987 établissements de santé, publics ou privés, recensés sur le territoire. À la fin de l'année 2021, « la capacité d’accueil de ces établissements est de 380 000 lits d’hospitalisation complète et de 82 000 places d’hospitalisation partielle », selon les derniers chiffres publiés ce 25 juillet par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, (Drees).
Forte hausse des hospitalisations partielles
Depuis une vingtaine d’années, l’organisation de l’offre de soins évolue vers une hausse importante du nombre de places d’hospitalisation partielle, c’est-à-dire sans nuitée, et d’hospitalisation à domicile (HAD), alors que les capacités d’hospitalisation complète continuent de décroître. Ainsi, entre fin 2020 et fin 2021, le nombre de lits d’hospitalisation (avec nuitée) diminue de 1 %, « un rythme qui se rapproche de la tendance observée durant la période 2013-2019 », estime la Drees.
Et si, avec la crise sanitaire, le nombre de séjours d’hospitalisation complète a connu une baisse sans précédent (-12,4 %), ce nombre de séjours est reparti à la hausse, en 2021 avec une augmentation de 3,3 % par rapport à l’année 2020. Notamment en ce qui concerne les courts séjours (+ 3,7 % contre – 12 % en 2020) et les lits de psychiatrie (+ 4,3 % contre – 14,4 % en 2020). À noter qu’en 2021, le secteur hospitalier a également enregistré 16,9 millions de journées d’hospitalisation partielle (soit une hausse de 26,3 %), ce qui « compense une part importante de la baisse de 23,5 % observée en 2020 », note les auteurs de l'étude.
Développement au ralenti pour la HAD
Si l’hospitalisation à domicile continue de se développer en 2021, elle le fait sur un rythme ralenti. Le nombre de séjours augmente ainsi de 3,7 % (contre + 15,8 % en 2020). Quant aux chimiothérapies, aux radiothérapies et à la dialyse, elles ont connu, avec 14,9 millions de séances, une hausse de 26,3 %, ce qui compense une part importante de leur baisse de 23,5 % observée en 2020, notamment du fait du Covid. D’ailleurs, sur le sujet du coronavirus, la Drees comptabilise 370 000 patients Covid hospitalisés en 2021, soit 70 000 de plus qu’en 2020.
Modeste progression des effectifs, creusement du déficit, poursuite du désendettement
Entre fin 2020 et fin 2021, les effectifs salariés du secteur hospitalier public sont restés pratiquement stables (+ 0,6 %) pour atteindre près de 1,1 million de salariés. À noter que c’est la progression du personnel médical qui croît le plus (+ 1,9 %). Enfin les services de la Drees observent qu’en 2021, « le déficit des comptes financiers des hôpitaux publics se creuse à nouveau, après l’amélioration apparente de 2020, portée par les dispositifs exceptionnels de soutien face à la crise sanitaire. Leur résultat net s’élève à 415 millions d’euros, soit -0,4 % des recettes (-0,1 % en 2020) ». La progression des dépenses (+6,8 %) est plus prononcée que celle des recettes (+6,4 %), ce qui explique le creusement du déficit. Ce qui n’empêche pas le mouvement de désendettement des hôpitaux publics de se poursuivre : le ratio d’indépendance financière, qui mesure la part de la dette dans les capitaux permanents, diminue pour la troisième année consécutive. Il passe de 51,1 % en 2020 à 46,8 % en 2021. La part d’établissements surendettés diminue aussi nettement et atteint 26,1 % en 2021 (contre 31,4 % en 2020).
À l’hôpital psychiatrique du Havre, vague d’arrêts de travail de soignants confrontés à une patiente violente
« L’ARS nous déshabille ! » : à Saint-Affrique, des soignants posent nus pour dénoncer le manque de moyens
Ouverture du procès d'un homme jugé pour le viol d'une patiente à l'hôpital Cochin en 2022
Et les praticiens nucléaires inventèrent la médecine théranostique