« Sur 25 tests, 17 sont revenus positifs » :  à l'hôpital de Bourges, la lutte contre le Covid racontée par le président de la CME

Confronté à l'apparition d'un cluster au sein d'un de ses services de soins de suite et de réadaptation, l'hôpital de Bourges a dû réagir très vite pour casser les chaînes de contamination. Le Dr Olivier Michel, président de la commission médicale d'établissement (CME) détaille au « Quotidien » l'organisation mise en place.

LE QUOTIDIEN : Quand et comment avez-vous découvert un foyer de contamination à l'hôpital de Bourges ?

Dr OLIVIER MICHEL : C'est arrivé le week-end du 5 septembre. Un patient dans le service de soins de suite et réadaptation présentait des symptômes pouvant être en lien avec le coronavirus. Après un test PCR, il s'est révélé positif. À partir de là, la décision a été prise de dépister à leur tour l'ensemble des patients du service à orientation gériatrique.

Sur les 25 tests, 17 sont revenus positifs. Par ailleurs, cinq personnels sur la trentaine qui compose le service sont également positifs. C'était donc clair : le service était un foyer de contamination.

La situation est également tendue dans l'autre unité de SSR de l'hôpital située sur un autre site où trois personnes ont été testées positives mais sans lien avec le cluster. Par ailleurs, nous avons un patient atteint par le Covid-19 en réanimation.

Comment avez-vous réagi  ?

Pour enrayer la contamination, nous avons simplement suivi les protocoles qui avaient été mis en place au début de la crise. Afin de ne pas propager la maladie dans l'ensemble de l'établissement, tous les patients Covid ont été rapatriés dans une unité dédiée installée dans le service d'infectiologie. Celle-ci avait été maintenue depuis la première vague et comptait alors déjà deux patients.

En parallèle, nous avons suspendu les admissions en SSR. Les patients négatifs ont pu continuer à être pris en charge. Il en reste trois actuellement. Dès qu'ils seront sortis, l'hôpital procédera à la décontamination de l'ensemble des chambres et des locaux.

Nous avions déjà réagi de la même manière en avril pour deux autres services touchés. Nous connaissions donc déjà la procédure et il nous a été facile de la mettre en place une nouvelle fois.

S'agissant du personnel soignant, ceux qui ont été testés positif sont arrêtés. Pour les autres, un certain nombre de rencontres et de rappels sur les pratiques ont été réalisés afin d'éviter au maximum une nouvelle contamination. Il y a actuellement par un exemple une formation sur le nettoyage des surfaces et l'accompagnement pour donner à manger aux patients.

Envisagez-vous le transfert de patients vers d'autres établissements ?

À cette date, il n'y a pas eu de transferts vers d'autres établissements du GHT [Groupement hospitalier de territoire, NDLR] ou de la région. Cela peut néanmoins arriver. Ce lundi matin, la ville est saturée car il y a une recrudescence du Covid-19 à Bourges. En ville comme à l'hôpital nous approchons du niveau de saturation. Mais nous sommes en lien constant avec l'agence régionale de santé comme lors de la crise de mars avril. Celle-ci nous accompagnera si besoin pour transférer des patients.