L'AP-HP recrute des généralistes pour soulager ses urgences (et ce n'est que le début !)

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Publié le 21/10/2019

Crédit photo : S. Toubon

L'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) intensifie son rapprochement avec la médecine de ville francilienne entamé en 2018 dans le cadre de son plan de transformation

Après s'être investi dans la création d'une maison de santé pluriprofessionnelle accoudée à l'hôpital Bichat (Paris 18e), le CHU francilien lance aujourd'hui un appel à candidatures auprès de médecins généralistes pour désengorger ses urgences en « assur[ant] des consultations de médecine générale non programmées dans l’enceinte des hôpitaux ». Quatre premiers établissements sont engagés dans cet appel à candidatures : Bicêtre (Le Kremlin-Bicêtre), Antoine Béclère (Clamart), Tenon (20e) et Lariboisière (10e). D'autres appels sont prévus dans les prochains mois, précise le CHU. 

Renforcer l'offre existante

Ces consultations seront proposées aux patients « qui ne nécessitent pas une prise en charge médicale urgente mais relèvent de soins de premier recours », communique l'AP-HP.

Elles auront lieu « sur les sites de médecine d'urgences », dans les services (SAU) ou aux abords immédiats. « Cette offre s’organisera en fonction de l’offre présente sur le territoire et en lien avec les acteurs du premier recours et notamment les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) lorsqu’elles existent. L’objectif est que des médecins, d’exercice libéral ou salariés des organismes médicaux de premier recours [cabinet médical, centre de santé, maison de santé et maison médicale de garde, NLDR], puissent venir renforcer l’offre existante dans les hôpitaux et exercer sur site, à proximité immédiate des structures de médecine d’urgence », lit-on encore. 

Cette proposition s'adresse aux médecins généralistes « pour une activité menée à titre principal ou à titre secondaire, le cas échéant sous forme de consultations avancées ». Cette prise en charge non programmée serait réalisée, selon les cas, « aux horaires de la permanence des soins et/ou à des horaires où le flux des patients est le plus important ». 

Du box de 13 m2 au plateau de 155 m2

Chaque hôpital précise ses besoins et met en avant ses atouts pour attirer les candidats. 

À Bicêtre, le médecin « partenaire » sera installé dans un bâtiment de 90 m2 à proximité de l’entrée des urgences « et en haut de l’escalier desservant à terme la future gare de la ligne 14 ». Le bâtiment étant en cours d'installation, deux boxes de 13 m2 chacun sont proposés en attendant dans les urgences. La convention entre le médecin et l'hôpital sera de près de trois ans (10 mois en box puis deux ans dans les nouveaux locaux). 

Antoine Béclère propose sensiblement la même chose : deux ans dans un bâtiment de 135 m2 proche des urgences et dix mois dans des locaux temporaires (deux boxes de 16 m2 et 13 m2) au sein non pas des urgences, mais du service de consultations de l’établissement. Le généraliste recruté ne devrait pas chômer, 16 % des patients ne relevant pas d’une prise en charge médicale urgente. L'activité de soins non programmés couvrira « a minima une période en soirée et une présence 7 jours sur 7 tout au long de l’année ».

Tenon a une préférence pour des généralistes « exerçant exclusivement en secteur I, avec tiers payant sur la partie assurance-médicale obligatoire » dans « un organisme médical, ce qui permettra que celui-ci gère directement le planning des différents médecins effectuant des missions aux urgences lors de la permanence des soins ». Un box de 20 m2 et un bureau de 13 m2 seront à sa disposition. Le contrat est de cinq ans. 

Une permanence médicale existe déjà aux urgences de Lariboisière (box de consultation ouvert de 21 heures à minuit en semaine et de 14 heures à 20 heures les week-ends et jours fériés). Avec ce nouveau recrutement, l'hôpital espère ouvrir l'amplitude horaire de 10 heures à minuit en semaine au même endroit voire ouvrir un plateau de soins non programmés (155 m2 disponible fin 2020) de trois ou quatre boxes à proximité immédiate de l'entrée des urgences. Ce plateau prendrait la forme juridique d'une maison, d'un centre de santé ou d'une maison médicale de garde. La durée de la convention serait de trois ans. 

Redevance à négocier

La date limite de candidature (par voie électronique ou papier) est fixée au 8 novembre pour Bicêtre, Béclère et Tenon. Les médecins ont jusqu'au 14 novembre pour se porter candidats à Lariboisière. Le modèle économique comprend une redevance financière d'occupation que les généralistes recrutés verseront à la structure hospitalière. Un point à négocier avec les candidats...


Source : lequotidiendumedecin.fr