LA RENTRÉE de janvier se prépare déjà dans les états-majors des syndicats médicaux hospitaliers. Le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs (SNPHAR) annonce en particulier qu’il « entre en résistance » contre la « dégradation de l’hôpital public ». Estimant que les moyens d’action syndicaux « classiques » se heurtent du côté du gouvernement à un « déni » et une « attitude arrogante », l’organisation s’apprête à lancer une série de propositions en direction des médecins mais aussi des usagers, du personnel non médical des hôpitaux, des élus… « Il va s’agir d’actions graduelles qui seront fonction des réponses du gouvernement - si on en a », explique au « Quotidien » le Dr Michel Dru, président du SNPHAR.
Sur le fond, la résistance prônée par le syndicat pourrait s’inspirer de ce qui s’est passé ces derniers mois au sein de l’Éducation nationale. Autour de la défense du service public et de l’accès aux soins, le syndicat espère ratisser aussi large que possible. Une première réunion se tient d’ailleurs aujourd’hui au siège de la CGT à laquelle participent les représentants des autres centrales et où sont conviés les intersyndicats de PH. « Le 1er janvier, annonce Michel Dru, un certain nombre d’initiatives seront en place ». Parmi les idées évoquées : ne plus travailler la nuit, le week-end et les jours fériés que sur assignation, jouer sur les tracasseries administratives, se concentrer uniquement sur les soins…
De leur côté, les urgentistes de l’AMUF (Association des médecins urgentistes de France) en sont à leur troisième semaine de grève. Après un contact ponctuel à Lille avec un conseiller de Roselyne Bachelot - la ministre était dans le Nord à l’occasion des Assises nationales des CHU (« le Quotidien » du 15 décembre) -, ils s’estiment toujours en butte à « une absence totale de réponse à (leurs) revendications et (au) refus d’ouvrir des négociations ». Ils font monter la pression d’un cran en lançant une opération « hôpital sous tension ». Un « plan d’urgence » qui sera déclenché, expliquent-ils, « chaque fois que nécessaire (...) dès que la sécurité des patients ne sera plus assurée dans les urgences ». « Le préfet de région et la presse en seront les premiers informés en temps réel », précise le syndicat.
L’AMUF qui depuis le 1er décembre place aussi son combat sur le terrain judiciaire indique avoir remporté « une première victoire » à Nice où le tribunal administratif lui a donné raison en référé dans une affaire de réquisitions abusives et contraires à la liberté du droit de grève.
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