Dix associations d'étudiants en santé* (médecine, infirmier, pharmacie, dentaire, sage-femme, kiné, biologie médicale) s'inquiètent de l'impact de la crise sanitaire sur la qualité de leur formation et sur la santé des jeunes pousses.
Relayant les chiffres du Centre national d'appui, les jeunes rappellent que 65,3% des étudiants en santé ont été mobilisés lors de la première vague et que plus de 50% des étudiants d'entre eux ont présenté un score significatif sur l’échelle de détresse psychologique.
Les raisons de cette détresse psychologique sont les suivantes : « préoccupation liée à la validation de leur formation, fatigue majeure générée par l’intégration d’un service déjà en tension, manque de protections, peur de prodiguer de mauvais soins aux patients par manque de formation et d’encadrement », déplorent les étudiants. « Le dérèglement de leur apprentissage et leur mobilisation massive a exacerbé la crainte des étudiants en santé de devenir de moins bons praticiens. Les formations de santé bousculées par la crise sanitaire ne feront qu’une seule victime : le patient ! », insistent-ils.
Suivi des étudiants sur le plan physique et psychique
Face à ce constat, les jeunes réclament une batterie de mesures concrètes pour mieux les protéger. Ils réagissent en premier lieu à la publication d'un récent vademecum du ministère de la santé aux ARS et établissements de santé qui explicite les conditions de mobilisation et de réquisitions des étudiants en santé face au Covid. Un volet du document de cadrage sécurise le recours aux jeunes. Mais dans les faits, notent les associations étudiantes, l'application de la loi est laissée au bon vouloir des hôpitaux et des chefs de service.
« Lorsque l’étudiant est amené à occuper des fonctions différentes de sa formation initiale, il devra y être formé et encadré et sa rémunération sera calquée sur sa nouvelle fonction », pointent les jeunes. Autre requête : obtenir un « suivi des étudiants, tant sur le plan physique que psychique, assuré au sein des cellules de crise Covid dans lesquelles les organisations représentatives des étudiants en santé seront systématiquement intégrés».
Inquiets de voir leur formation souffrir des réquisitions et de la situation sanitaire, les jeunes veulent une « maquette pédagogique initiale respectée ». « Un seul et même lieu de stage pour l’année universitaire 2020-2021 n’est pas envisageable pour une acquisition complète des compétences», plaident-ils.
Enfin, les associations jugent que la distribution des équipements de protection individuelle (EPI) doit être la même pour tous les étudiants, sur l’ensemble du territoire et ce quel que soit leur lieu de formation. « Les étudiants en santé l'ont déjà démontré : ils répondront présents pour soutenir les patients et le système de santé. Cette fois, ils ne le feront ni au détriment de leur formation, ni de leur santé ! », concluent-ils.
* ANEMF, ANEPF, ANESF, FNEK, FNESI, FNSIP-BM, ISNAR-IMG, ISNI, UNECD et FAGE
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