Victoire pour les internes : 400 euros minimum par mois en plus, la revalorisation des gardes de nuit enfin pérennisée

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Publié le 03/11/2023

Crédit photo : BURGER / PHANIE

C'est désormais acté. Après des négociations acharnées avec la Direction générale de l'offre de soins (DGOS), les syndicats d’internes en médecine, pharmacie et biologie médicale (Isni, Isnar-IMG, FNSIP-BM) viennent d'obtenir la pérennisation de la majoration de 50 % du montant de leurs indemnités de garde.

Informée hier soir par un mail de la DGOS, l'intersyndicale nationale des internes (Isni), représentée par son président Guillaume Bailly, a accueilli cette nouvelle avec beaucoup d'enthousiasme. « Après avoir martelé cette demande à la DGOS à chaque rendez-vous, nous avons enfin été écoutés ! C'est un message très positif envoyé aux internes. Cela montre que nous sommes enfin reconnus pour notre travail. C'est aussi une façon de reconnaître notre place dans le système de santé », s’est-il réjoui.

L'Isnar-IMG, représentée par Florie Sullerot, salue aussi cette décision. « En service de garde normal*, cette revalorisation représente une moyenne de 400 euros à 500 euros net minimum par mois pour les internes. Dans un contexte d'inflation, ce n'est pas négligeable, c'est une très bonne nouvelle ! »

Les syndicats ne baissent pas la garde

Pour mémoire, cette mesure de revalorisation exceptionnelle avait été mise en place pour tous les praticiens hospitaliers au 1er juillet 2022 suite à l'annonce de la mission flash sur les urgences et les soins non programmés. Elle avait ensuite été reconduite à plusieurs reprises et devait prendre fin, pour les internes, au 1er janvier, avait informé la DGOS mi-septembre provoquant la colère des étudiants.

Finalement, face à la pression des syndicats de jeunes, qui menaçaient de faire grève en janvier contre cette injustice, la DGOS a fait volte-face. Dans un mail que le Quotidien a pu consulter, elle justifie sa décision :

« Cette pérennisation doit permettre d'ancrer une meilleure valorisation des périodes de travail effectuées la nuit et, le cas échéant, les samedis après-midi, dimanches et jours fériés. En y intégrant les praticiens en formation et non uniquement les praticiens seniors, il s'agit là de réaffirmer la place qu'ils occupent en stage au sein de notre système de santé », lit-on.

Si l'Isni reconnaît en cette mesure une avancée majeure, le syndicat ne baisse pas pour autant la garde. « C'est évidemment un signal fort mais nous restons mobilisés au sujet des astreintes qui n'ont, elles, toujours pas été revalorisées », regrette Guillaume Bailly.

De son côté, l'Isnar-IMG réclame également une revalorisation de 100 % des gardes supplémentaires, celles effectuées en plus du service de garde normal*. « C'est une première victoire mais le combat n'est pas fini », résume ainsi Florie Sullerot.

*Le service de garde normal comprend une garde de nuit par semaine et un dimanche ou jour férié par mois. Un interne peut donc effectuer au maximum cinq gardes par mois (quatre gardes de nuit en semaine et une garde de dimanche ou de jour férié). Au-delà, les gardes doivent être préalablement prévues en CME, avec une indemnisation supérieure.

En chiffres

Avec cette majoration de 50 %, la rémunération brute d'une garde de nuit en semaine (du lundi au vendredi) passe de manière pérenne à 231,33 euros brut contre 156,53 euros brut auparavant. Pour une garde de nuit (samedi, dimanche) et une garde un jour férié (journée ou nuit) ainsi qu'une garde supplémentaire, l'indemnité forfaitaire de garde passe à 253,07 euros, contre 171, 24 euros auparavant.


Source : lequotidiendumedecin.fr