8 généralistes sur 10 insatisfaits du montant de leur Rosp 2018, selon l'observatoire de la CSMF

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Publié le 22/05/2019
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Après une année 2017 marquée par le déclenchement de la clause de sauvegarde, la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) est repartie à la hausse en 2018 avec une prime moyenne de 4 915 euros pour les généralistes (contre 4 621 euros en 2017). Cette progression ne semble toutefois pas convaincre les médecins interrogés par les Généralistes-CSMF. Les résultats de l'observatoire de la Rosp, mis en place par le syndicat, révèlent en effet que seuls 20 % des interrogés sont satisfaits du dispositif et de son montant cette année. 37 % souhaiteraient même la voir disparaître.

Un forfait à repenser selon les MG

Un peu plus des trois quarts des médecins de famille estiment par ailleurs que la Rosp ne les encourage pas à changer leur pratique. Le dispositif doit être repensé selon eux, puisque 9 % seulement voudraient que la Rosp reste en l'état. Mais alors par quoi la remplacer ? 41 % des médecins ayant répondu à l'enquête de l'observatoire n'en ont aucune idée. Selon le Dr Mickaël Riahi, vice-président de la CSMF dédié à l'exercice coordonné, les résultats de cette enquête menée auprès d'environ 500 médecins doivent cependant être relativisés. « Il y a toujours un biais car ce sont surtout les gens mécontents qui répondent » indique-t-il. Selon lui, l'absence de clause de sauvegarde cette année a pu renforcer la défiance des praticiens. « Certains ont eu plus de points mais moins de rémunération. Ceci est dû au fait que l’an dernier, la clause de sauvegarde multipliait le montant d’un facteur de 1.7. Aussi, dans de nombreux cas, les médecins ont eu de meilleurs résultats, mais n’ayant plus ce facteur correcteur, ont touché légèrement moins », explique le généraliste.

Évolutions

Le syndicat milite pour une rénovation de la Rosp qui valoriserait la structuration des données médicales dans le logiciel métier. Les Généralistes-CSMF proposent donc à la Cnam de créer un forfait encourageant la création et la mise à jour des Dossiers médicaux partagés (DMP) à hauteur de 50 euros par patient et par an. Le Dr Riahi reste cependant optimiste sur la Rosp. Celle-ci à selon lui le mérite « d'interroger les médecins sur leur pratique » et de nouveau indicateurs viendront améliorer le dispositif. « Il y a encore des indicateurs qui manquent de lisibilité et le travail intersyndical avec la Cnam est justement d'identifier quels indicateurs doivent être neutralisés, modifiés afin d'améliorer le dispositif », conclut le généraliste parisien. 


Source : lequotidiendumedecin.fr