Consultations complexes : un premier bilan chiffré en demi-teinte

Par
Publié le 13/04/2018
.

.
Crédit photo : GARO/PHANIE

Presque six mois après leur mise en place, l'heure est au premier bilan pour les nouvelles consultations complexes et très complexes. En vigueur depuis le 1er novembre, ces prises en charges spécifiques trouvent lentement leur place, si l'on en croit les chiffres de la CNAM, présentés en Commission paritaire nationale (CPN), que le Généraliste s'est procuré. Les syndicats ont déjà dénoncé à plusieurs reprises la mauvaise utilisation de ces cotations et des nouvelles majorations d'urgence difficilement applicables.

Globalement, les médecins cotent de plus en plus ces consultations depuis le mois de novembre avec un léger ralentissement au mois de février, « naturellement plus bas », précise la CNAM. Les cotations MTX de 30 € (Annonce et prise en charge de maladies graves) et MCX de 16 € (visites chez les patients porteurs de maladies neurodégénératives) sont passées d'autour de 10 000 actes remboursés en novembre à plus de 15 000 en février.

 

Les consultations complexes à 46 € de suivi de l'obésité infantile (CSO) s'en sortent mieux que la première consultation de contraception (CCP), avec 9 000 actes cotés contre 3 600 seulement pour la consultation de contraception. Pour rappel, le coût de la première consultation de contraception avait fait polémique dès son annonce, avant que le gouvernement ne rectifie le tir en annonçant une prise en charge à 100 %, avec possibilité de ne pas avancer les frais. Une rectification qui ne semble pas encore avoir eu son effet sur les chiffres.

La majoration d'urgence en régulation MRT ne décolle pas

Les majorations d'urgence, disponibles depuis le 1er janvier 2018, observent elles aussi un bilan mitigé. La MUT (envoi d'un patient par le médecin traitant vers le spécialiste en urgence sous 48h) décolle bien, avec plus de 10 000 actes remboursés sur les mois de janvier et de février. Pour la MRT (médecin traitant prenant en charge en urgence un patient sur demande de régulation), c'est une autre histoire. Seuls 525 actes de ce type ont été pris en charge par l'Assurance maladie janvier et février cumulé. Un bilan décevant alors que le gouvernement souhaite ramener les soins non programmés au maximum vers la médecine de ville pour désengorger les urgences.

Mercredi prochain en réunion de négociation conventionnelle les syndicats devraient, en plus de statuer sur la télémédecine, demander un élargissement du champ de ces consultations complexes. La CSMF demande par exemple de valoriser les généralistes prenant en charge des patients qui n'ont pas de médecin traitant dans les zones sous-dotées. Cette réunion devrait aussi être l'occasion pour MG France de réaffirmer son combat pour l'élargissement de la visite longue à 70 euros à toutes les personnes dépendantes. 


Source : lequotidiendumedecin.fr