ROSP 2020 : 5091 euros en moyenne par généraliste

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Publié le 22/04/2021
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Dans les prochains jours, les médecins généralistes vont recevoir les versements de la rémunération sur objectif de santé publique (Rosp) au titre de l’année 2020.

Celle-ci n’aura pas été épargnée par la crise sanitaire, qui a bousculé ses indicateurs, mais pour éviter un impact trop important, des mesures d’ajustement ont été prises.
Finalement, la Rosp médecin traitant de l’adulte 2020 s’élèvera donc à 5 091 euros de moyenne pour les généralistes (contre 5 021 euros en 2019) soit une hausse de 1,4 %. 50 733 médecins la percevront cette année. Du côté de la Rosp médecin traitant de l’enfant, versée en même temps, le montant moyen est de 221 euros par généraliste (contre 200 euros l’année dernière).

Les dépistages impactés par la crise sanitaire

Si les montants versés sont très proches de ceux de l’an dernier, c’est sous l’effet de mesures d’ajustement, car l’évolution des indicateurs pour 2020 a été fortement perturbée par la crise sanitaire. « Le moindre recours aux soins et l’annulation d’activités programmées non urgentes ont ainsi percuté l’évolution de certains indicateurs sans que cela résulte directement d’un changement des pratiques professionnelles des médecins », souligne l’Assurance maladie.

Les indicateurs liés aux dosages biologiques ou aux actes de dépistage sont ainsi moins bien orientés en 2020 (voir tableau). Pour les patients diabétiques, alors que le dépistage de la maladie rénale chronique, la réalisation de fond d’œil et le dosage d’HbA1c étaient en progression l’année dernière, ils sont en recul en 2020 de respectivement -0,9 point, -1,2 point et -2,8 points. Le suivi des patients sous traitement antivitamine K est également en baisse (-3,6 points).Le dépistage des cancers a aussi été affecté par la crise sanitaire. Les trois indicateurs les concernant sont en recul : -3 points pour le cancer du sein, -1,6 point pour celui du col de l’utérus et -0,4 point pour le cancer colorectal. Pour ce dernier, le retard, « prononcé en milieu d’année, a été partiellement rattrapé », note l’Assurance maladie. Les indicateurs relatifs à la durée des traitements par benzodiazépines hypnotiques et anxiolytiques, qui doivent évoluer à la baisse, ont également augmenté de 1,9 et 0,7 point.

La crise sanitaire a également eu un effet sur l’évolution d’autres indicateurs, mais cette fois-ci dans le bon sens. Notamment, le taux de couverture de vaccination antigrippale des 65 ans et plus est très fortement en hausse (+7,7 points), de même pour les patients à risque (+6 points). La forte baisse d’activité lors du confinement de mars 2020 a impacté le taux des traitements par antibiotiques chez les patients de 16 à 65 ans hors ALD (-8,6 points). Bonne nouvelle, la crise sanitaire ne semble pas, en revanche, avoir eu d’influence négative sur la vaccination des enfants, puisque dans la Rosp médecin traitant de l’enfant, les deux indicateurs liés à la vaccination, ROR et antiméningocoque C, sont bien orientés avec respectivement +1,6 point et +2,3 points (voir tableau).

Compensation grâce à l’augmentation de la patientèle

Mais globalement, l’année 2020 est donc marquée par une « évolution atypique » des indicateurs, « déconnectée des pratiques des médecins », souligne l’Assurance maladie. C’est pour cela que début mars, en concertation avec les syndicats de médecins, des ajustements ont été décidés. Des coefficients de majoration ont été appliqués à la rémunération du médecin pour la Rosp adulte et la Rosp enfant « afin de conserver l’effet de l’augmentation de la patientèle médecin traitant », précise l’Assurance maladie.

À noter que pour les gastro-entéro­logues et les cardiologues, leur activité ayant été fortement impactée par les confinements, une clause de sauvegarde a été déclenchée. Elle permet de maintenir le montant global des rémunérations au niveau de l’année dernière. La rémunération moyenne est donc de 2 093 euros par cardiologue et de 1 423 euros par gastro-­entérologue.


Source : lequotidiendumedecin.fr