Deux généralistes agressés pendant leur visite à Nîmes et dans le Pas-de-Calais

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Publié le 27/04/2018
Agression

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Crédit photo : GARO/PHANIE

Deux généralistes ont été la cible d'agressions cette semaine pendant leur visite. La première a eu lieu dans le Gard, à Nîmes, lundi dernier, rapporte Midi libre. Une jeune généraliste se rendant au domicile d'un patient dans le quartier de Pissevin, accompagnée d'une infirmière, a été rouée de coups dans la rue. L'agresseur, un homme toujours recherché par les services de police, aurait tout d'abord tenté de lui arracher son collier puis son sac à main, avant d'être mis en fuite par un automobiliste. La jeune femme a été admise aux urgences de Nîmes, ses blessures entraînant 5 jours d'ITT. Les médecins de la ville ont décidé, par solidarité, de fermer leurs cabinets aujourd'hui vendredi et d'organiser une journée « santé morte ».

Contacté par Le Généraliste, le Dr Jean-Pierre Brunot, président de la CSMF locale, a expliqué avoir initié cette journée « pour interpeller les patients et les sensibiliser à la solidarité avec le personnel soignant », mais aussi pour « mettre la question de la sécurité au centre des préoccupations des pouvoirs publics ». Il affirme également que ces incivilités, même si elles sont « peu fréquentes peuvent amener certains médecins à limiter leurs visites dans ce type de quartiers ».

Médecin accueilli avec une arme

Le même jour, une deuxième agression, à Bouquehault dans le Pas-de-Calais, a eu lieu également dans le cadre d'une visite à domicile selon La Voix du Nord. Cette fois, c'est le patient lui-même qui s'en est pris à son médecin généraliste. Ce dernier s'est vu accueillir au domicile de l'agresseur avec un fusil de chasse. Le praticien est toutefois parvenu à convaincre l'homme, âgé d'une quarantaine d'années, de lâcher son arme. Il a cependant pris la fuite… En volant au passage le véhicule du médecin ! Arrêté quelques minutes plus tard à moitié nu par les gendarmes dans la commune voisine de Guînes, le déséquilibré a été interpellé non sans difficultés puis placé en garde à vue et hospitalisé.

Ces deux agressions, malgré leurs contextes distincts, posent à nouveau la question de la sécurité des médecins (lire ici), alors que les syndicats s'inquiètent notamment depuis plusieurs mois de la baisse du volontariat pour se rendre au domicile des patients. Pour rappel, en 2017, 1 000 déclarations d'agressions de généralistes ont été recensées par l'observatoire de la sécurité des médecins de l'Ordre. Le président du CNOM, le Dr Patrick Bouet, s'est ému sur Twitter de l'agression de la jeune généraliste de Nîmes et a interpellé le gouvernement : « Les médecins doivent être enfin protégés, pour mieux protéger leurs patients. C’est la responsabilité des pouvoirs publics. »


Source : lequotidiendumedecin.fr