En grève et dans la rue, les dentistes, un nouveau front pour Touraine

Publié le 03/03/2017
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Crédit photo : Capture d'écran du compte Twitter de Jean-Paul Hamon

Ce n'était vraiment pas le jour à avoir une rage de dents… Les chirurgiens-dentistes étaient appelés à fermer leur cabinet vendredi. Ils étaient plusieurs milliers à Paris aux côtés des internes et étudiants, particulièrement moteurs pour protester contre la réforme de leurs tarifs, un mois après l'échec de leurs négociations avec la Sécu.

Slogans et rassemblement devant le ministère

Pour beaucoup en blouses blanches, les manifestants étaient réunis dans une ambiance bon enfant place Vauban, non loin du ministère de la Santé dans le 7e arrondissement, au milieu des fumigènes et au son des sifflets, pétards et même d'une fanfare. Ils arboraient des pancartes proclamant "Marisol Tourainenuit gravement à votre santé bucco-dentaire", ou des tee-shirts "Marisolde vos dents", à l'appel des syndicats de dentistes (FSDL, CNSD et Union dentaire), d'étudiants (UNECD) et d'internes en dentaire (SNIO). Les organisateurs tablaient sur "au moins 10.000" personnes mobilisée et la fermeture de la moitié des cabinets.

"Toute la filière dentaire dit 'stop' à Marisol Touraine", lançait un communiqué des trois syndicats de dentistes (FSDL, CNSD, et Union dentaire), d'étudiants (UNECD) et d'internes en dentaire (SNIO), auteurs de l'appel à la grève. 

Objectif ? "Empêcher la mise en place du règlement arbitral" attendu depuis l'échec, le 26 janvier, des négociations tarifaires entre les trois syndicats professionnels et l'Assurance maladie, explique Catherine Mojaïsky qui estime qu'au vu des propositions de la Sécu, "à peu près 30 %" des dentistes seraient "perdants". Le président de chambre honoraire à la Cour des comptes Bertrand Fragonard, désigné comme arbitre, est désormais chargé de remettre ses propositions à la ministre "le 7 mars". Ce règlement arbitral, potentiellement moins avantageux, est très mal perçu par la profession.

Le soutien des médecins

Le mouvement est soutenu par un bon nombre de syndicats de médecins. La CSMF y voyant la mobilisation d'une profession contre "une atteinte grave à la qualité des soins, ainsi que la mise en péril de toute une filière". Le SML dénonçant " l’autoritarisme du gouvernement" et le président de la FMF annonçant sa participation à la manifestation de vendredi : "Fidèle à sa ligne depuis 5 ans, Marisol Touraine, qui s'était attaquée aux dépassements d'honoraires sans revaloriser les tarifs opposables, récidive en plafonnant le prix des prothèses sans revaloriser les soins de conservation. La politique de destruction de l'exercice libéral est en marche," souligne Jean-Paul Hamon. Enfin, le Centre national des professions de Santé (CNPS) condamne lui aussi "la prise d’otage du système conventionnel par le gouvernement", pour "punir une profession".


Source : lequotidiendumedecin.fr