La cotation des consultations complexes n'est toujours pas un réflexe pour les généralistes

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Publié le 25/06/2019
Médecin généraliste

Médecin généraliste
Crédit photo : GARO/PHANIE

La convention 2016 prévoyait de valoriser les actes les plus lourds du généraliste. C'est le cas depuis le 1er novembre 2017 grâce aux nouvelles consultations complexes (santé publique) et très complexes (consultations d'annonce). Mais presque deux ans après leur apparition dans la nomenclature, celles-ci ne sont pas encore entrées dans les usages malgré une légère progression par rapport à l'an passé. Sur 193 000 consultations complexes (MCX) effectuées en 2018, 13 % seulement étaient cotées par les généralistes. De même pour les actes très complexes, sur les 203 500 consultations cotées en 2018, 17 % venaient de la médecine générale. 

La moitié des CCP effectuées par les gynécos et sages-femmes

Les derniers chiffres présentés le 19 juin dernier par l'Assurance maladie aux syndicats de médecins libéraux en commission paritaire nationale (CPN), et dont Le Généraliste a eu copie, montrent que le nombre de « premières consultations de contraception et prévention » (CCP, 46 euros) a augmenté de 50 % si l'on compare février 2018 (3 600 facturations) et février 2019 (5 000). Le nombre de cotations de ces actes se stabilise cependant autour de 4 200 mensuels sur les six derniers mois de 2018. Les généralistes ne représentent pas tout à fait la moitié des facturations (47 %). Les gynécologues arrivent ensuite (40 %), suivis des sages-femmes (12 %).

Concernant la deuxième consultation complexe de l'obésité pour les enfants entre 3 et 12 ans (CSO cotée CCX 46 euros), 16 300 actes ont été facturés par les généralistes en 2018. La progression se poursuit puisqu'en juin 2018, la Cnam enregistrait 6 000 consultations. Cela reste cependant peu au regard du nombre de généralistes sur le territoire (87 000 en 2018, en activité, tous modes d'exercices confondus). L'âge moyen des enfants pris en charge est de 10 ans. Enfin, les consultations de suivi des nourrissons (COE 46 euros) ne progressent pas chez les médecins généralistes, avec une stabilisation autour de 70 000 par mois. Cette cotation est en majorité utilisée par les pédiatres (55 %).

La consultation d'annonce peu utilisée 

Pour leur part, les actes « très complexes » sont passés de 10 000 par mois à leur création en novembre 2017 à 19 000 en février 2019. Il s'agit pour les généralistes de consultations valorisées 55 euros et cotées MTX comprenant la MIS (annonce de maladies graves) et la PIV (consultation d’annonce du VIH). Ces consultations sont cependant de moins en moins facturées par les généralistes en proportion. Ces derniers ne représentent plus que 17 % des médecins cotant MTX en 2018, avec quelque 35 000 consultations, contre 22 % l'an dernier. En médecine générale, deux actes très complexes sur dix sont consacrés à l'annonce d'une tumeur maligne, affection maligne ou hématopoïétique, précise la Cnam. 

Source : graphiques Cnam

Camille Roux

Source : lequotidiendumedecin.fr