Nouveau Premier ministre, nouvelle donne pour la médecine libérale ? C’est du moins la volonté affichée par plusieurs syndicats de médecins libéraux après la nomination de Michel Barnier comme successeur de Gabriel Attal. Attractivité et simplification sont les priorités mises en avant par la profession.
La CSMF, qui réunira ses 30e Universités d’été du 19 au 21 septembre, à Saint-Malo, marque son territoire en appelant le nouveau chef du gouvernement à mener « une politique où sera défini le rôle attendu de l’hôpital, une politique où la médecine libérale deviendra enfin attractive pour les jeunes générations de médecins ». Pour la centrale polycatégorielle, le « choc d’attractivité » promis par le précédent exécutif est loin d’être au rendez-vous, malgré la signature en juin dernier de la nouvelle convention médicale. « Il en va de l’accès aux soins des Français », prévient le Dr Franck Devulder, président de la Confédération. « Chacun sait, en effet, que la médecine libérale est la porte d’entrée dans notre système de santé. Chacun sait que 80 % des consultations sont effectuées par un médecin libéral et que la majorité des activités médico-techniques et chirurgicales se fait également en libéral », poursuit le gastroentérologue de Reims.
Dans un contexte de « dégradation des conditions d’exercice », la « bonne décision » selon la CSMF passe par des arbitrages budgétaires favorables pour la médecine libérale dès le projet de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. La définition de l’Ondam des soins de ville, qui fixera les marges de manœuvre du secteur pour l’an prochain, sera déterminante.
La tonalité est similaire du côté de l’intersyndicale des Libéraux de santé (LDS). L’organisation qui regroupe dix syndicats représentatifs attend elle aussi « un investissement massif sur les soins de ville libéraux pour préserver l’activité économique » des cabinets, laboratoires et officines. Le maintien d’un « dialogue social intense » avec les syndicats représentatifs est aussi réclamé. La modernisation de l’organisation des soins et le chantier de la révision du système conventionnel devront aussi être des priorités du gouvernement, jugent les LDS.
MG France attend le ministre de la Santé
De son côté, l’UFML-Syndicat revendique une « nouvelle politique » qui donne « enfin » la priorité aux soignants eux-mêmes en les libérant du « carcan administratif qui les étouffe ». Avec « moins d’administration », « moins de technocratie », « moins de financement de structures inutiles et redondantes » et « moins d’organisations cache-misère », énumère le syndicat de Jérôme Marty pour quoi « tout doit être mis en œuvre pour protéger les professionnels de santé, pour faciliter leur exercice et leur installation ».
Aux yeux du SML, le soutien à la médecine libérale passe par des réponses fortes et rapides sur, d’une part, « la protection des médecins contre les violences » et d’autre part sur « le recouvrement par les médecins d’une capacité d’investissement ». L’organisation de Sophie Bauer, toujours vigilante sur les délégations subies par la profession, appelle de ses vœux un « transfert des tâches administratives » et non pas des tâches médicales. En guise d’avertissement, le SML pointe « l’européisme » affiché de Michel Barnier alors que l’Europe a parfois imposé « des directives déstructurantes comme l’activité partielle ou plus récemment la pratique de l’épilation laser par des esthéticiennes ».
Prudent, MG France attend la nomination du ministre de la Santé « pour faire part de notre vision des choses », indique sobrement la Dr Agnès Giannotti au Quotidien. En avril dernier, les annonces de Gabriel Attal sur l’accès direct aux spécialistes (sous forme d’expérimentations) et les psychologues à 50 euros avaient provoqué la colère du syndicat de généralistes.
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