Tarifs, CCAM, secteur 2 : à la veille de la reprise des négos, les spécialistes veulent (aussi) se faire entendre

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Publié le 24/10/2023
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Crédit photo : GARO/PHANIE

La future convention va-t-elle oublier les spécialistes libéraux ? Ou du moins les reléguer au second plan ? À la veille de la reprise des négociations ce mercredi sous forme de bilatérales, et une semaine après la lettre de cadrage du ministre de la Santé, les spécialistes mettent un coup de pression à l’Assurance-maladie.

« Passons des paroles aux actes pour les spécialistes », enjoint l’union Avenir Spé-Le Bloc, majoritaire. « Après la lettre de cadrage, le recadrage de la FNMR », expose de son côté la fédération nationale des médecins radiologues. « Le sens de notre intervention, c’est de poser au préalable le socle des négociations », développe le Dr Patrick Gasser, patron d’Avenir Spé-Le Bloc. Un message aussi adressé au ministre de la Santé, invité à veiller « à ce qu’il n’y ait pas de pollution de la négociation » avec des initiatives parlementaires qui viendraient interférer sur des sujets sensibles comme la permanence des soins dans les cliniques ou la liberté d'installation. 

Difficile à entendre 

Le Dr Gasser, qui sera reçu jeudi prochain à la Cnam en bilatérale, prévient que les spécialistes attendent, à l’instar des généralistes, une revalorisation de leur consultation de référence. « Je rappelle que la consultation spécialiste au cabinet Cs est aujourd’hui à 23 euros [hors majoration du médecin spécialiste MPC de deux euros accessible en secteur 1 et Optam], moins qu’une consultation en médecine générale. C'est difficile à entendre pour des médecins en secteur 2 », tacle le gastro-entérologue nantais. Il appelle aussi de ses vœux une indexation rapide sur l’inflation de la classification commune des actes médicaux (CCAM), sans attendre la refonte de la grille l'an prochain.

Au nom des radiologues, la FNMR s'inquiète pour sa part de la conclusion de la lettre de cadrage qui ouvre la voie à une évolution des rémunérations. « Les défis posés à notre système de santé demandent des réponses plus ambitieuses qu’un potentiel rabotage des rémunérations », tacle le syndicat du Dr Jean-Philippe Masson. « Des revalorisations sont régulièrement accordées à l'hôpital, il semble logique que la médecine libérale en bénéficie », poursuit-il. Et de rappeler que contrairement à une idée répandue dans l’opinion, « les revenus des radiologues ne se situent qu’à la 11e place ».

Quant à la pertinence des soins, la FNMR prévient qu'au-delà des mots, il faut se donner les moyens de ses ambitions. « La prévention est une priorité pour les radiologues libéraux au cœur du dépistage organisé du cancer du sein. Le dépistage du cancer du poumon reste au stade de projet, en dépit des nombreuses demandes d'expérimentation à grande échelle. L’absence d’autorisations d’équipements hors établissement de santé entrave le déploiement territorial de l'accès à l'imagerie moderne et créée des délais de rendez-vous inacceptables », plaide la Fédération. 

La CSMF – qui débutera son round de bilatérales ce mercredi 25 octobre – expose aussi sa ligne d’attaque pour le secteur 2, avec la revendication d'un espace de liberté tarifaire accessible à tous (pour compenser la faiblesse des tarifs opposables). La centrale défendra l’ouverture de l'option de pratique tarifaire maîtrisée (Optam) pour tous les médecins « parce que nous sommes convaincus que l’état des finances publiques ne suffira pas à améliorer l’attractivité de la médecine libérale ».


Source : lequotidiendumedecin.fr