La décision est tombée ce lundi. « À l’unanimité de ses instances dirigeantes, la CSMF a décidé de se joindre au mouvement de grève illimitée à compter du vendredi 13 octobre », avec une double revendication.
D’une part, « la suppression de toutes les mesures coercitives pesant sur la médecine libérale dans la proposition de loi portée par le député Frédéric Valletoux », qui devait initialement entrer en discussion au Sénat le 13 octobre. Dans le viseur de la Conf’ ? « l’obligation individuelle de garde ou d’astreinte et l’obligation de les assurer à l’hôpital public ».
D’autre part, « l’assurance d’avoir les moyens nécessaires pour aboutir sans délai à une convention ambitieuse qui valorisera l’expertise du médecin ». En clair, pour la centrale polycatégorielle, « le C à 26,50 euros, c’est non ! », réaffirme le président de la CSMF, le Dr Frank Devulder.
Après les syndicats Avenir-Spé Le Bloc, la FMF, le SML, l’UFML,et MG-France début septembre, c’est donc l'ensemble des syndicats médicaux représentatifs qui se mobilisent avec un mouvement d'arrêt d'activité. Sans compter l’appui du collectif Médecins pour demain qui réitère aussi ce lundi son appel à la grève, « ultime alerte avant l’effondrement du système de santé tel qu’on le connaît ».
Électrochoc
« Ça va être une grève très dure, prédit le Dr Luc Duquesnel, chef de file des généralistes de la CSMF. Car au-delà de la fermeture des cabinets médicaux, il y aura aussi celle de la permanence des soins, tant de la part des médecins régulateurs que des médecins effecteurs. Cela va monter en puissance. Il y a déjà des médecins qui ont supprimé les rendez-vous sur leurs agendas en ligne, pour toute la semaine du 13 octobre. » Le généraliste mayennais n’en démord pas : « On est dans une telle situation qu’il n’y a pas d’autres choix que de provoquer un électrochoc pour être entendus. »
Quitte à envisager un conflit qui s’installe dans la durée ? Oui, répond en substance le généraliste mayennais. « Tous les contacts que nous avons pu avoir avec le ministère de la Santé, et ce que nous entendons de la part du ministre des Finances depuis le début de l’été, nous laissent à penser que, au-delà de la volonté des uns ou des autres de faire redémarrer une négociation conventionnelle, ce sera un échec parce qu’il n’y a pas d’argent… »
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