Grippe : les deux médecins régulateurs des Alpes-Maritimes débordés d'appels

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Publié le 08/01/2018
Régulateur

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Crédit photo : BURGER/PHANIE

Les Alpes-Maritimes comptent un million d'habitants mais seulement deux médecins pour assurer la régulation téléphonique au 15 : un généraliste libéral  et un praticien hospitalier. Et ces derniers sont débordés d'appels avec l'épidémie de grippe. Ce lundi, le vice président de l'association des services de soins et d'urgence médicale (ASSUM) des Alpes-Maritimes, le Dr Roland Didonna, a commenté cette situation à l'antenne de France Bleu Azur. « Le quotidien de ce généraliste régulateur se résume à rester devant son ordinateur et répondre au téléphone non-stop. (...) Ça n'arrête pas », déplore le Dr Didonna.

Face à l'épidémie de grippe en cours, le 15 se retrouve démuni. « Nous sommes obligés d'aller extrêmement rapidement et de juger certains cas qui peuvent paraître anodins et qui en bout d'appel s'avèrent être graves. La qualité (de prise en charge, ndlr) en pâtit. Quand on fait une régulation de trois minutes, elle n'est pas de la même qualité qu'une de dix », regrette le vice-président de l'ASSUM 06. Des régulations de dix minutes impliqueraient une attente d'entre 20 et 30 minutes pour les patients, explique-t-il.

Des financements insuffisants

Comment les Alpes-Maritimes en sont arrivées là ? Pour le Dr Didonna, les financements de l'ARS et du CHU de Nice ne sont pas suffisants. De même, le nombre de médecins volontaires pour effectuer des gardes est jugé trop faible. « Le problème c'est le nombre de médecins qui participent à la permanence des soins (PDS) », affirme le médecin. Il regrette qu'une centaine de médecins seulement y prennent part dans les Alpes-Maritimes. Le Dr Didonna évoque également le déclin de l'installation des médecins libéraux et la féminisation de la profession.

Interrogé sur les solutions à mettre en place, le généraliste rappelle que l'Ordre est « garant de la PDS » et que l'ARS est « obligée de faire participer les médecins à une garde médicale ». « Il faudrait motiver davantage les médecins financièrement, même si cette solution n'est pas pérenne », estime-t-il.

Retrouvez l'intégralité de l'intervention du Dr Roland Didonna :


Source : lequotidiendumedecin.fr