Les allergologues s'inquiètent pour l'avenir de leur profession et des patients

Publié le 23/03/2016
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Crédit photo : SPL/PHANIE

Les allergies touchent de plus en plus de Français. Alorsq qu'ils sont 30% à en souffrir aujourd'hui ils n'étaient que 2 à 3% en 1970 selon les chiffres de l'association Asthme et Allergies. Et d'après l'Organisation mondiale de la santé, d'ici à 2050, la moitié de la population occidentale sera touchée. Pourtant dans le même temps les allergologues s'inquiètent de la disparition de leur profession. 

Plus d'allergologues d'ici 15 ans

A l'occasion de la Journée française de l'allergie qui avait lieu mardi, le syndicat français des allergologues (Syfal) a réclamé une vraie reconnaissance de leur spécialité médicale. L'allergologie n'est pas aujourd'hui considérée comme une spécialité à part entière. En France on ne compte que quelque 1.200 allergologues, des médecins généralistes, pneumologues ou encore dermatologues qui ont suivi une formation complémentaire de deux ans pour se "sur-spécialiser". Sur ce total, seuls 480 pratiquent exclusivement l'allergologie et sont "les mieux à même de prendre en charge les pathologies sévères, évolutives, dans leur globalité" et de traiter le patient qui cumule "eczéma, asthme et rhinite", assure Isabelle Bossé, la présidente du Syfal. Pire, avec une moyenne d'âge de 57 ans et "même pas 5%" d'allergologues de moins de 40 ans, la pratique est menacée de disparition "d'ici à 15 ans", estime le syndicat. 

Création d'un DES

Dans ce contexte, reconnaître l'allergologie comme spécialité médicale à part entière, comme c'est le cas dans "15 pays européens et aux États-Unis", permettrait de renforcer sa visibilité et son attractivité auprès des étudiants, "de développer la recherche et les centres dédiés", estime Isabelle Bossé. Son syndicat plaide ainsi pour la création d'un DES (diplôme d'étude spécialisée), comme il en existe,  de trois à cinq ans, pour la médecine générale ou la dermatologie. 

Dans le cadre de la réforme des études médicales de 3e cycle, un avis de la Commission Nationale des Études de Maïeutique, Médecine, Odontologie et Pharmacie devait être rendu sur ce sujet le 17 mars. Mais, d'après le Syfal les membres de la Commission ont "déjà confirmé aux représentants des allergologues l'intégration de quelques heures de formation complémentaire en allergologie au sein des disciplines généralistes (...) en lieu et place de la création d'une vraie spécialité". "Les gériatres, les urgentistes vont obtenir leur spécialité, mais pas nous", en raison de "contraintes budgétaires" et de querelles "corporatistes", déplore la présidente du Syfal.  

 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr