« Si la plupart d’entre nous prennent contact avec les professionnels de santé , c'est le plus souvent pour des prescriptions médicales», déclare le Pr Sir Munir Pirmohamed, Vice-président de la société britannique de pharmacologie. Or, des recherches menées par une équipe belge démontrent que les personnes âgées ne prennent pas leurs médicaments prescrits de manière appropriée. La sous-utilisation de leurs traitements engendrerait une augmentation des risques de décès et d’hospitalisation. C’est une équipe belge, dirigée par Marteens Wauters de l’université de Ghent qui a réalisé l’étude publiée ce 18 juillet dans the British Journal of Clinical Pharmacology.
Afin d’analyser la façon dont les personnes âgées géraient leur prescription, les spécialistes ont suivi une cohorte de 503 personnes de 80 ans et plus durant 18 mois. Ils ont découvert que plus de la moitié des patients (58 %) prenaient cinq médicaments voire plus par jour. Seuls quelques-uns les prenaient correctement, alors que 67 % d’entre eux sous-utilisaient leur médicament, et 56 % en prenaient plus que nécessaire. Pendant les 18 mois d’observation, se sous-traiter augmentait de 39 % le risque de mourir et de 26 % celui d’être hospitalisé. En revanche, les conséquences d’un surtraitement sont moins claires.
Marteens Wauters conclut que si « c'est connu que prendre trop de médicaments ou des médicaments peu sûrs a des effets néfastes sur la santé, nous avons montré que ne pas prendre les médicaments essentiels est plus fréquent et peut avoir aussi des conséquences négatives. » Il note également l’importance des pharmacologues qui pourraient aider à mettre en place des systèmes électroniques pour surveiller constamment la qualité des prescriptions.
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