Nouvelle grève, nouvelle manif autour du Centre Hospitalier de Mayotte, pendant que les syndicats mahorais sont à Paris pour s'entretenir avec les directions de l'hôpital et de l'ARS au ministère de la Santé.... Le personnel du CHM - à l'exception des sages-femmes - a en effet repris cette fin de semaine le mouvement de grève illimitée suspendu vendredi dernier. Ce mouvement social, à l'appel d'une intersyndicale, dénonçant la surcharge de travail et le manque de moyens humains et matériels du CHM a débuté en novembre dernier et a été suspendu deux fois depuis. Plus d'une centaine de manifestants ont défilé vendredi dans les rues de Mamoudzou (chef-lieu de l'île) en soutien
Les syndicats dénoncent une suractivité au sein des services face à l'afflux de patients dont une partie viennent de l'ile voisine des Comores, ce qui ne permet pas selon eux une prise en charge optimale des malades et met en danger le personnel médical d'un point de vue juridique. Ils réclament une augmentation des effectifs et des structures d’accueil. Les grévistes attendent les résultats des négociations à Paris avant de prendre la décision d’arrêter ou de maintenir le mouvement.
Le conflit se greffe sur une crise migratoire tendue. Au point que Médecins du Monde a réclamé vendredi le "rétablissement de l'Etat de droit" à Mayotte, où des "chasses à l'homme" ont été organisées par des collectifs villageois contre des étrangers, et a demandé "une réunion de crise". MdM, présent à Mayotte depuis 2009, se dit "confronté à une crise sanitaire sans précédent", depuis que des collectifs villageois organisent depuis janvier "des expulsions visant les étrangers, quelle que soit leur situation administrative sans que les pouvoirs publics n’interviennent".
Conséquence de ce climat : selon MDM, "près de 250 personnes" étaient encore vendredi sur la place de La République à Mamoudzou, dont une majorité de femmes et d'enfants, qui "survivent dans des conditions sanitaires désastreuses, n'ayant accès ni à des douches ni à des toilettes, dormant à même le sol sans couverture et avec un accès restreint à la nourriture". L'ONG demande aux autorités "de mettre en place une veille sanitaire et un dispositif d'accès aux soins adapté" et "d’organiser une mise à l'abri". Lors du Conseil des ministres mercredi, François Hollande a jugé cette situation "extrêmement préoccupante".
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