« Médecin de campagne », le dernier film du réalisateur Thomas Lilti est une excellente représentation de la médecine rurale. Au-delà des clichés diffusés régulièrement par les journalistes nous montrant des praticiens originaux, ce film s’est attaché à mettre au grand jour le quotidien d’un médecin rural. Oui, ce dernier exerce seul (il est souvent divorcé), a des rapports très privilégiés avec ses patients qu’il connaît depuis leur enfance pour la plupart.
Un autre élément a été abordé : c’est la notion d’écoute. L’interrogatoire du malade est fondamental. On ne doit être attentif comme un policier à tous les détails car derrière cette histoire peut se cacher le diagnostic que va nous apporter le patient sur un plateau d’argent.
De plus ce film nous donne quelques lignes concernant le futur de cette pratique : les maisons de santé (qui ne sont pas forcément la solution), et qui peuvent être remplacés par les pôles de santé. En effet, en milieu rural, nous savons souvent nous organiser, et nous n’avons pas besoin des conseils d’instances administratives pour permettre aux patients de recevoir des soins de qualité.
Même l’incivilité et le mépris du patient ont été narrés dans ce film, tout en nuance…
Le thème des soins palliatifs a été abordé de manière parfaite. Oui en milieu rural nous respectons nos patients, et malgré toutes les technicités existantes, nous privilégions avant tout l’écoute et le confort du patient. Nous n’avons pas besoin des directives anticipées chères à nos têtes pensantes ou présidents d’associations ; seule la parole du patient compte (la confiance s’acquiert avec la pratique, et pas avec des documents formatés par des spécialistes en éthique).
Il est quelque peu frustrant de ne pas avoir parlé des tracas générés par une administration de moins en moins en phase avec nos pratiques, et ne pouvant comprendre les raisons qui nous poussent à ne pas respecter aveuglément toutes les recommandations. Cependant, le réalisateur a préféré nous donner une image humaniste du médecin de campagne, bien au-dessus de cette polémique administrative. Et c’est en cela que ce film est un chef-d’œuvre.
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