Le sujet avait fait grand bruit au milieu de l’été. Et il pourrait à nouveau faire parler de lui. Dans le cadre de la refonte de son code de déontologie, l’Ordre des pharmaciens proposait d’introduire une clause de conscience pour ses professionnels. Selon la disposition, il s’agissait de permettre à un pharmacien de « refuser d’effectuer un acte pharmaceutique susceptible d’attenter à la vie humaine ». Vivement critiquée notamment par un collectif de pharmaciens et Laurence Rossignol, ministre du Droit des Femmes, la disposition avait finalement été retirée.
Mais voilà qu’une « proposition de loi relative à la clause de conscience des pharmaciens » vient d’être déposée à l’Assemblée nationale. Son auteur, le député Jacques Bompard, suggère qu’un « pharmacien dispose d’une liberté de conscience lui permettant de refuser d’acheter, de préparer ou de vendre tout médicament ou traitement qu’il jugera dangereux pour le patient ou susceptible d’affecter la vie humaine ». Pour cet élu proche du Front national, un tel article permettrait aux professionnels de ne plus délivrer de pilule abortive. L’élu justifie sa démarche d’autant que les pharmaciens « risquent d’être confrontés à l’apparition de produits létaux avec l’euthanasie ou le suicide assisté ». Et considérant que « le droit du patient est souvent mis en avant face à la conscience professionnelle du pharmacien », il juge que « le patient peut trouver les médicaments dans une autre pharmacie ».
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