Et de trois ! Après l’UFML-S et la FMF, membres du collectif SOS Retraites, le SML appelle à son tour les médecins à faire grève ce lundi 3 février contre la réforme des retraites. Une décision prise « après une analyse minutieuse des textes relatifs au projet de réforme des retraites issus du conseil des ministres », selon le syndicat.
Il s’agit là d’un petit retournement de situation. Vendredi, au sortir d’une réunion d’information de la Carmf, le Dr Philippe Vermesch, président du SML, confiait au « Généraliste » que la profession était « plus difficilement mobilisable » que d’autres et qu’un tel mouvement nécessitait d’informer les médecins en amont.
Après réflexion, le SML semble avoir été convaincu par les chiffres de la Carmf, qui prévoient une lourde chute des pensions des médecins en cas d'instauration du régime universel de retraites (-33 % pour un praticien de secteur I, percevant environ 80 000 euros par an, qui partirait à la retraite après une carrière pleine en 2050) et s’est donc décidé à rallier le mouvement. « Les calculs effectués tant par la caisse que par des experts indépendants confirment que les médecins libéraux sont les grands perdants de la réforme », assure le syndicat du Dr Vermesch.
Un régime complémentaire obligatoire insuffisant
Et alors que Laurent Pietraszewski, secrétaire d’État à la réforme des retraites, envisage l’instauration d’un régime complémentaire obligatoire géré par la Carmf, réclamée entre autres par le SML, le syndicat juge que celui-ci ne « permettra hélas pas de combler la différence (de pension, ndlr) et de garantir le maintien du niveau actuel des retraites ». « De surcroît, aucun engagement écrit n’a été donné sur la création de ce régime complémentaire », glisse le SML.
En outre, le SML indique n’avoir reçu aucune réponse concernant sa demande de « majoration de l’abondement de l’Assurance maladie sur l’ASV pour tous les médecins libéraux conventionnés sans exception » réclamée jeudi 23 janvier par le Dr Vermesch lors de son entretien avec Laurent Pietraszewski.
Les retraités actifs appelés à se mobiliser
Si l’organisation polycatégorielle invite donc les praticiens libéraux à « se mobiliser pour dire non à la réforme », celle-ci souhaite que les médecins ne ferment pas la porte aux patients qui ont déjà pris rendez-vous. « Cette grève est contre la réforme et le gouvernement (…) pas contre les patients », précise-t-elle.
De son côté, la FMF, a appelé dès octobre à une grève des cabinets de médecins libéraux le 3 février, à l'instar de l'UFML-S, compte également sur la mobilisation des retraités actifs. Le syndicat présidé par le Dr Hamon demande à ces praticiens de cesser leur activité les 3,4 et 5 février.
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